Si la majorité des compagnies aériennes remboursent désormais les billets de vols annulés en raison de la crise sanitaire, une quinzaine -en particulier certaines du Maghreb et d’Europe du Sud- n’ont toujours pas restitué un seul kopeck.
Ces cas de non-remboursement, encore nombreux, représentent un casse-tête pour les agences de voyages qui ont des comptes à rendre à leurs clients, à qui elles ont vendus ces vols annulés. Las de cette situation qui traîne depuis huit mois, voyagistes et tour-opérateurs français réclament une intervention de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), comme vient de le faire l’Autorité fédérale de l’aviation civile (Luftfahrt-Bundesamt, LBA) en Allemagne, en infligeant des amendes à 21 compagnies aériennes qui refusent de rembourser leurs vols annulés, au mépris du règlement 261/2004 des droits des passagers de l’Union européenne.
« La DGAC, elle, a un rôle de police dans le monde de l’aérien. Elle doit forcer les compagnies aériennes à rembourser. J’espère que l’administration se saisira de cette problématique, qu’elle prendra vite cette décision. Sa condamnation aurait l’avantage d’être vite exécutée, alors qu’une action en justice prend du temps. Utilisons la voie rapide. En tant qu’autorité de tutelle des compagnies, c’est le rôle de la DGAC de faire respecter un règlement européen », martèle le directeur France de l’agence eDreams Odigeo, Benoît Crespin, cité par l’Echo Touristique.
Fabrice Dariot qui dirige Bourse des Vols, une autre agence en ligne, se prononce de la manière suivante : « La DGAC a la faculté d’autoriser ou d’interdire les compagnies aériennes ayant le droit de se poser sur les aéroports français. Il lui incombe d’assortir le maintien du droit d’exploitation au respect de la réglementation nationale, même si ça expose à des mesures de rétorsion les compagnies françaises. La situation de notre clientèle maghrébine est très inconfortable et nous ne ménageons pas nos efforts pour les soutenir. Les low-cost comme Ryanair qui sont dénoncées à la vindicte populaire ne sont pas celles qui négligent le plus leurs obligations consuméristes en cette fin de second confinement ».
En attendant une éventuelle réaction de la DGAC, les Entreprises du Voyage (EdV), le syndicat des voyagistes français, incitent ses adhérents à engager une « voie contentieuse » pour « contraindre les compagnies aériennes récalcitrantes à effectuer les remboursements auxquels elles sont légalement tenues ». « Les Entreprises du Voyage, en tant que syndicat professionnel, n’a pas juridiquement la qualité pour agir directement contre ces compagnies. C’est pourquoi pour vous accompagner nous avons travaillé sur une stratégie juridique avec le cabinet Equinoxe Avocats pour vous permettre, si vous en avez besoin, d’être représentés par un cabinet spécialisé et reconnu aux meilleures conditions tarifaires », expliquent les EdV aux voyagistes de l’Hexagone.
PIERRE a commenté :
26 novembre 2020 - 9 h 03 min
Bizarre, aucun nom de compagnie…. Si elles étaient européennes, il y aurait le nom de la compagnie, le numéro de téléphone et l’adresse du siège social
ALExxx a commenté :
26 novembre 2020 - 11 h 57 min
Si si il y a des européennes … voici la liste des compagnies assiagnées en justice par l’association de consommateurs Que Choisir :
Air France Ryanair Transavia France Vueling Airlines
Lufthansa Volotea Air Algérie Air Corsica
Royal Air Maroc Air Caraïbes Turkish Airlines TAP Air Portugal
Tunisair Norwegian Emirates Corsair
KLM Air Austral Air Europa Air Transat
xenon a commenté :
26 novembre 2020 - 9 h 14 min
Il faut être naïf pour penser que la DGAC interviendra sur les remboursements. Elle ne l’a jamais fait et considère que son rôle se limite à l’aspect technique et administratif de la filière. Qui plus est, ses fonctionnaires sont trop proches des compagnies aériennes. On est loin de leurs alter-egos Américains, Canadiens, et même Israéliens, qui ont bien compris que se sont les passagers aériens qui font vivre tout ce monde.
loracle a commenté :
26 novembre 2020 - 10 h 24 min
Et quid des agences de voyages qui ne veulent pas rembourser les séjours et préfèrent proposer des avoirs.
Car comme l’indique l’article, il y a encore quelques compagnies qui n’ont pas remboursés.
Mais, les agences de voyages mettent surtout en avant, les hôteliers qui refusent les remboursements et sur certaines destinations d’Europe du Sud ou du Maghreb, c’est la prestation hôtelière qui coute cher par rapport au prix du transport aérien (charger ou low cost le plus souvent)
Beaumanoir a commenté :
26 novembre 2020 - 12 h 31 min
Il ne faut pas oublier air Madagascar qui méprise royalement ses clients au détriment des règlements européens !!!
mougel a commenté :
27 novembre 2020 - 14 h 57 min
bonjour tiens moi au courant si air mad décide de rembourser un jour merci
FL350 a commenté :
26 novembre 2020 - 14 h 02 min
Si la compagnie n’a plus de trésorerie, DGAC ou pas, elle ne remboursera pas, et à plus forte raison si elle dépose son bilan.
Misugi a commenté :
26 novembre 2020 - 23 h 06 min
Prêt de l’état à taux préférentiel pour rembourser les passagers
A la reprise demande des cies de baisser les taxes pour ne pas impacter le rebond et leur permettre d’honorer leurs créances
Donc emprunt de l’état pour financer le manque à gagner
Au final c’est le contribuable qui payera les compagnies pour qu’elle le rembourse. Le système est bien ficelé..