Le président du groupe Dubreuil Aero regroupant Air Caraïbes et la low cost French bee, ne décolère pas suite à l’aide publique annoncée pour la compagnie aérienne Corsair International.

Les quelques 141 millions d’euros d’aide d’Etat promis la semaine dernière à Corsair ne passent pas chez ses rivales dans les aéroports des Antilles ou à La Réunion : Marc Rochet a fait état le 30 novembre 2020 de son « extrême inquiétude » sur le risque de distorsion de la concurrence. Les aides d’État, le « responsable de l’argent sacré des contribuables », de doivent pas « porter préjudice aux compagnies saines qui sont en place », s’est-il exclamé dans La Tribune, estimant que l’argent allait servir à renforcer la flotte de Corsair plutôt que de résorber son déficit « structurel ». Et d’ajouter : « une aide d’État n’est pas faite pour faire de la croissance en termes de flotte ou de routes ». Le groupe avait lui-même bénéficié d’un PGE de 150 millions d’euros.  

Marc Rochet ainsi que le président du SCARA avaient déjà dénoncé en termes similaires l’aide publique promise à Air France. Mais interrogé sur les possibles suites judicaires, il fait un distinguo : l’heure « n’est pas du tout au stade des plaintes » mais d’attendre la décision de Bruxelles concernant le plan de Corsair, a-t-il déclaré tout en se disant « déterminé » dans la défense des intérêts d’Air Caraïbes et de French Bee. Il n’acceptera cependant pas « un contexte de concurrence déloyale et le non-respect des lignes directrices de la Commission sur les aides d’État ». Dans le cas de la compagnie nationale, il souligne dans La Tribune les « efforts » consentis en termes d’effectifs, de réseau et de flotte, et reconnait que l’Etat en tant qu’actionnaire « a le droit d’avoir un comportement avisé ».

Le PDG de Corsair Pascal de Izaguirre a rejeté hier sur BFMTV les objections de son concurrent : « compte tenu du caractère exceptionnel de la crise, et personne ne conteste que le transport aérien fasse partie des secteurs les plus affectés et les plus sinistrés, aucune compagnie aérienne ne peut traverser cette crise sans aide de l’État », a-t-il expliqué. Avant de souligner que ces subventions publiques « sont des prêts qui seront intégralement remboursés ». Il faut « se réjouir que l’Etat, par souci de préserver les emplois, de préserver le niveau de concurrence, notamment sur les Outre-Mer, ait pris cette décision », a-t-il ajouté.

Rappelons que le plan de sauvetage de Corsair, qui implique également 126 millions d’euros de TUI et 30 en cash des repreneurs, sera présenté ce mardi au tribunal de commerce de Créteil.

L’aide publique à Corsair ne passe pas chez Air Caraïbes et French bee 1 Air Journal

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