L’unique Airbus A380 de la société ACMI portugaise Hi Fly quitte ce jeudi sa base de Beja pour rejoindre Toulouse et un sort incertain.

Après un dernier passage à Shanghai, Séoul et Hambourg, le premier et seul A380 d’occasion, le 9H-MIP portant la livrée « Save the Coral Reefs » de la société Hi Fly (spécialisée dans la location avec équipage d’appareils long-courrier), doit décoller ce 17 décembre 2020 à 10h30 de Beja ; le vol HFM380 dessinera dans le ciel un message spécial avant de rejoindre l’aéroport de Toulouse-Blagnac, aucune heure d’arrivée n’étant encore annoncée.

L’avenir du superjumbo, officiellement remis à Hi Fly en juillet 2018, reste flou : le MSN006 issu de la flotte de Singapore Airlines et appartenant à Doric Asset Finance, est équipé de moteurs Rolls Royce Trent 900, et configuré pour accueillir 471 passagers : 12 en Première sur le pont principal, 60 en classe Affaire sur le pont supérieur, et 311 en Economie répartis sur les deux ponts. Mais le marché d’A380 d’occasion est actuellement inexistant, et sa conversion pour le transport de fret ne semble pas avoir été suffisante pour que le contrat de location de trois ans soit renouvelé.

Hi Fly était en 2018 le quatrième opérateur du superjumbo en Europe après Air France, British Airways et Lufthansa, et le quinzième dans le monde ayant exploité « l’avion le plus grand et le plus avancé de tous les temps ». Mais ces moins de trois ans lui ont permis de marquer l’histoire à plusieurs reprises, son 9H-MIP ayant :

  • été le premier A380 à relier Londres à New York ;
  • opéré le plus long vol intérieur sans escale au monde, de Saint-Denis à Paris ;
  • été le premier à atterrir à Wuhan en Chine au début de la crise sanitaire (pour rapatrier des Français bloqués en Chine) ;
  • mené à bien une mission humanitaire autour du monde qui a duré quatre jours, commençant et se terminant à Beja (parcours de 31.047 km en 33 heures et 45 minutes de vol, avec escales à Tianjin et Saint-Domingue) ;

L’A380 de Hi Fly a également été le premier à être converti en version cargo, supprimant les sièges de classe Economie « pour répondre aux exigences élevées » pendant la pandémie. L’appareil pouvait alors transporter 68 tonnes de marchandises, avec une capacité de 340 m3. « De plus, il pourrait voler directement pendant plus de 17 heures », souligne Hi Fly, cette combinaison de volume, de charge utile et d’autonomie « le rendant unique » pour le fret.

L’A380 a visité 53 aéroports différents, dans 33 pays et 4 continents. Le 9H-MIP « Save the Coral Reef » a en outre été le premier A380 à atterrir dans les aéroports de :

  • Beja (23/07/2018)
  • Oslo (2/08/2018)
  • La Réunion (25/08/2018)
  • Dakar (14/04/2019)
  • Antananarivo (30/06/2019)
  • Le Caire (7/07/2019)
  • Caracas (14/07/2019)
  • Buenos Aires (23/07/2019)
  • Dalaman (23/09/2019)
  • Enfidha (24/09/2019)
  • Las Palmas (27/09/2019)
  • Saint-Domingue (16/05/2020)

Hi Fly précisait en novembre que son A380 sera « remplacé » dans sa flotte par des Airbus A330 supplémentaires, un avion « plus petit et plus adapté aux conditions actuelles du marché ». La flotte au Portugal et à Malte (où l’A380 était enregistré) compte également deux A319, deux A321, onze A330 (dont un A330-900neo), et six A340-300 (ces derniers ayant été utilisés entre autres par Corsair et Norwegian).

Clap de fin pour l’A380 de Hi Fly (vidéo) 1 Air Journal

©Hi Fly

Clap de fin pour l’A380 de Hi Fly (vidéo) 2 Air Journal

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Clap de fin pour l’A380 de Hi Fly (vidéo) 4 Air Journal

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