Le premier Airbus A380 dont la compagnie aérienne Air France s’est séparée est arrivé hier en Irlande, où il sera démantelé. Le superjumbo de Hi Fly est de nouveau parti à Wuhan pour rapatrier des ressortissants français bloqués en Chine où sévit l’épidémie du coronavirus Covid-19.

Après être sorti de flotte début janvier, l’A380 d’Air France immatriculé F-HPJB et repeint en blanc s’est posé le 20 février 2020 dans l’aéroport de Knock en Irlande, où il sera démonté par l’entreprise EirTrade Aviation. L’appareil a été rendu à son propriétaire, la société de leasing Dr Peters Group, et a effectué hier son dernier vol ; il était entré en service en février 2010. Un deuxième A380 tricolore (F-HPJD) sera rendu à la même société de leasing cette année, les baux suivants venant à échéance à la mi-2021, la mi-2022 et en 2024 selon Dr Peters Group (les F-HPJE, F-HPJG et F-HPJJ respectivement). Les cinq autres superjumbos de la compagnie française sont possédés en propre. 

La compagnie de l’alliance SkyTeam avait annoncé en juillet 2019 que tous les A380 auront quitté sa flotte d’ici 2022, le CEO du groupe Air France-KLM Benjamin Smith précisant plus tard que leur capacité de 5160 sièges (9 places en Première, 80 en classe Affaires, 38 en Premium et 389 en Economie) ne sera pas remplacée : « pas plus de neuf biréacteurs long-courrier » seront commandés, disait-il en aout, avant d’annoncer en décembre l’acquisition de dix A350-900 supplémentaires pour un total de 38 (quatre ont été livrés)…

Lors de la présentation de ses résultats annuels hier, Air France-KLM a indiqué que l’abandon progressif des A380 devrait coûter 370 millions d’euros, un montant principalement dû à une dépréciation accélérée de l’avion, dont la durée de vie opérationnelle était supposée de 20 ans ; la différence entre l’amortissement initial et l’amortissement accéléré s’élève à 52 millions d’euros. Le groupe a pris une charge de 126 millions d’euros pour l’exercice 2019, les 74 millions restants concernant selon FlightGlobal « d’autres aspects des actifs de l’opération A380, en particulier des programmes de modernisation de cabine, des pénalités sur les contrats et des pièces de rechange ».

L’Airbus A380 de la société de leasing Hi Fly (9H-MIP anciennement opéré par Singapore Airlines) est comme en janvier dernier parti vers l’aéroport de Wuhan-Tianhe pour une nouvelle opération de rapatriement de ressortissants français. Le vol retour a décollé ce vendredi matin vers Paris-CDG avec à son bord selon le ministère de la santé « des dizaines de Français » selon le ministère de la santé, qui seront confinés pendant 14 jours dans un village de vacances dans le Calvados.

D’autres pays continuent des opérations similaires : au Royaume Uni, c’est de nouveau un Boeing 747-400 de Wamos Air (EC-KXN) qui est parti de Madrid vers Tokyo-Haneda afin de récupérer environ 70 citoyens britanniques jusque là coincés à bord du paquebot Diamond Princess. 

Et au Canada, le gouvernement a affrété un 767-400ER d’Euro Atlantic qui a décollé du même aéroport japonais en direction de la base de Trenton avec des Canadiens pris dans la même galère.

Airbus A380 : Air France à Knock, Hi Fly à Wuhan (vidéo) 1 Air Journal

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