Les plongeurs ont récupéré mardi l’enregistreur des données de vol (FDR) du Boeing 737-500 de la compagnie aérienne Sriwijaya Air qui s’est écrasé en mer samedi dernier. Les prochains jours devraient permettre d’avoir un début d’explication sur les circonstances de l’accident qui a fait 62 victimes.

Les autorités avaient annoncé dimanche avoir localisé les deux boîtes noires du vol SJ182 de la compagnie indonésienne disparu des écrans radars le 9 janvier 2021 peu après son décollage de l’aéroport de Jakarta-Soekarno Hatta à destination de Pontianak dans l’île de Bornéo. Hier, l’enregistreur des données de vol (FDR) a été remonté à la surface, plutôt en bon état, et lors d’une conférence de presse le chef de l’armée de l’air Hadi Tjahjanto a précisé que les plongeurs avaient également trouvé une balise radio distincte, laissant espérer que l’enregistreur des conversations du cockpit (CVR) auquel il était connecté pourrait bientôt être retrouvé : « nous sommes sûrs que, parce que la balise qui était attachée à l’enregistreur vocal du cockpit a également été trouvée dans la zone, nous avons une grande confiance dans le fait qu’il sera bientôt trouvé », a-t-il déclaré.

Le FDR a été remis au Comité indonésien de la sécurité des transports (KTKN, équivalent du BEA français), selon qui il faudra deux à cinq jours pour en extraire les données – et donc avoir un début d’explication sur les circonstances du crash. Des représentants de Boeing et du National Transportation Safety Board (NTSB) des États-Unis partiront cette semaine pour Jakarta afin d’aider à l’enquête.

Rappelons que l’équipage de Sriwijaya Air n’avait envoyé aucun signal de détresse lors de l’accident. Le début de polémique sur l’immobilisation au sol du 737-500 immatriculé PK-CLC pendant des mois l’année dernière, pour cause de pandémie de Covid-19, a apparemment été éteint quand le ministère des transports a confirmé que l’appareil avait été de nouveau certifié apte à voler en décembre (y compris en appliquant une directive de la FAA datée de juillet). L’avion avait effectué deux autres rotations samedi entre Jakarta et Pontaniak puis Pangkai Pinang avant l’accident, apparemment sans problème selon le PDG de Sriwijaya Air Jefferson Irwin Jauwena.

Quelque 3600 secouristes dont 160 plongeurs, 54 navires et 13 avions ont été mobilisés pour les opérations de recherche, de nouvelles pièces étant remontées mardi à la surface dont une partie du deuxième moteur. Selon les premières constatations du KTKN, il semble bien que l’avion était intact au moment de l’impact avec la mer, et que les réacteurs fonctionnaient encore. Mardi soir, 139 débris humains avaient été récupérés selon BASARNAS, et 74 sacs mortuaires avaient été envoyés à l’hôpital à fin d’identification.

Le commandant de bord du vol JS182 était Afwan RZ, âgé de 54 ans et avec plus de 30 ans d’expérience ; il avait commencé sa carrière à l’Armée de l’air, et était passé par les cockpits de Garuda Indonesia ou Lion Air entre autres avant de rejoindre Sriwijaya Air il y a cinq ans. Son copilote Diego Mamahit, 34 ans, avait rejoint la compagnie il y a sept ans.

Ce crash en Indonésie fait suite à celui de Lion Air donc le 29 octobre 2018, qui avait fait 189 victimes et déclenché le début de la crise du Boeing 737 MAX, et à celui en 2015 du vol QZ8501 d’AirAsia (Airbus A320 disparu en mer, 162 morts) ; le pire accident dans l’histoire de l’Indonésie reste celui de Garuda Indonesia en septembre 1997, quand son A300 s’était écrasé sur une colline lors de son approche de l’aéroport de Medan (234 mort).

Crash de Sriwijaya Air : une boite noire récupérée 1 Air Journal

@PK-REN