Les plongeurs ont continué lundi à remonter pièces et restes humains du site de l’accident du vol SJ182 de la compagnie aérienne Sriwijaya Air, sans toutefois retrouver les enregistreurs de vol seuls à même d’expliquer les circonstances de la catastrophe qui a fait 62 victimes. La conversation entre les pilotes et le contrôle aérien n’apporterait aucun élément nouveau.

Les autorités avaient annoncé dimanche avoir localisé les deux boîtes noires du Boeing 737-500 de la compagnie indonésienne, qui s’est écrasé en mer le 9 janvier 2021 peu après son décollage de l’aéroport de Jakarta-Soekarno Hatta à destination de Pontianak dans l’île de Bornéo. Mais malgré tous les efforts de l’équipe de recherche et de sauvetage (SAR) de la marine indonésienne, les deux enregistreurs de vol n’ont pas été retrouvés, « une quantité massive de débris entravant les recherches » selon son commandant l’amiral Yazyan Sofyan cité par Tempo. Ils seraient enfouis à environ 23 mètres de profondeur parmi les débris « suite à l’énorme volume de l’avion et son impact à la surface de la mer », a-t-il ajouté. Une situation qui rappelle celle du crash de Lion Air en octobre 2018, quand il avait fallu quatre jours pour récupérer le FDR mais un mois et demi pour remonter le CVR à la surface.

Quelque 2600 plongeurs et sauveteurs ont redémarré ce 12 janvier 2021 les opérations de recherche, espérant remonter le plus de pièces possibles afin faciliter la récupération des boites noires du 737-500. De nouvelles vidéos montrent de nombreux débris éparpillés au fond de la mer de Java, y compris des effets personnels. 

L’absence de signal de détresse par les pilotes de Sriwijaya Air a d’autre part été confirmé hier par Nurcahyo Utomo, responsable de l’enquête menée par le Comité indonésien de la sécurité des transports (KTKN, équivalent du BEA français) : l’enregistrement des conversations entre le contrôle aérien Air Nav Indonesia et les deux pilotes du vol JS182 « est une conversation normale sans rien d’inquiétant », et « aucune situation d’urgence n’est mentionnée ». Le président du KNKT Soerjanto Tjahjono a de son côté affirmé qu’il n’y avait « jusque là aucune trace de destruction non-naturelle ou d’explosion » avant l’impact, soulignant que seules les boites noires pourront prouver ce qui s’est passé.

Une première victime de l’accident, qui a tué les 56 passagers et six membres d’équipages tous indonésien, a été formellement identifiée hier grâce à une empreinte digitale : il s’agit de l’un des stewards de Sriwijaya Air, Okki Bisma, âgé de 29 ans. Hier, seulement 29 sacs contenant des restes humains avaient été remontés à la surface. Ce processus d’identification risque d’être très long, l’ADN des familles de victimes étant prélevé pour comparaison dans un hôpital proche.  

Ce crash en Indonésie fait suite à celui de Lion Air donc le 29 octobre 2018, qui avait fait 189 victimes et déclenché le début de la crise du Boeing 737 MAX, et à celui en 2015 du vol QZ8501 d’AirAsia (Airbus A320 disparu en mer, 162 morts) ; le pire accident dans l’histoire de l’Indonésie reste celui de Garuda Indonesia en septembre 1997, quand son A300 s’était écrasé sur une colline lors de son approche de l’aéroport de Medan (234 mort).

Le 737-500 immatriculé PK-CLC était entré en service en mai 1994 chez Continental Airlines, avant de passer sous pavillon United Airlines en octobre 2010. Il avait rejoint la flotte de Sriwijaya Air en avril 2012, et était sorti de maintenance en octobre dernier. La flotte de la compagnie indonésienne compte cinq autres 737-500, treize 737-800 et deux 737-900ER.

Crash de Sriwijaya Air : toujours pas trace des boites noires 1 Air Journal

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