La Commission des transports du Parlement européen auditionne ce lundi matin le directeur de l’EASA Patrick Ky, sur les raisons qui l’ont poussé à annoncer pour cette semaine la levée de l’interdiction de vol du Boeing 737 MAX, imposée il y a 22 mois suite à deux accidents ayant fait 346 victimes chez Lion Air puis Ethiopian Airlines.

Cette semaine du 25 janvier 2021 est critique pour le monocouloir remotorisé : après les USA, le Brésil ou le Canada, l’Agence européenne pour la sécurité aérienne (EASA) devrait lever son interdiction de vol sur le Vieux continent, comme l’a annoncé la semaine dernière son directeur exécutif Patrick Ky

 Pas si vite a décidé la Commission des transports, qui l’a convoqué ce lundi pour une audition devant présenter les raisonnements ayant mené à la recertification du 737 MAX. « Nous voulons avoir la certitude que cet avion revolera en toute sécurité », a expliqué dans Le Parisien la présidente de la Commission, l’élue EELV Karima Delli.

Dans une lettre au Parlement européen datée du 22 janvier, la dirigeante d’une association représentant des victimes d’Ethiopian Airlines, «Vol ET 302 Solidarité et justice», a de son côté posé des dizaines de questions « allant de la transparence de l’EASA à son indépendance dans la prise de décision », notamment après l’accord entre la justice américaine et Boeing annoncé au début du mois. Virginie Fricaudet, qui a perdu son frère dans le crash, espère avoir des réponses de la part de Patrick Ky sur les garanties de sécurité de l’appareil pour la sécurité aérienne future ; elle juge la probable recertification du 737 MAX cette semaine « prématurée, inopportune et même dangereuse ».

Selon un communiqué de Robert A. Clifford, fondateur de Clifford Law Offices et avocat principal du litige contre Boeing devant le tribunal de district fédéral de Chicago, qui représente Virginie Fricaudet et 71 autres partie civiles, « ces familles essaient désespérément d’empêcher les régulateurs de l’aviation comme l’EASA d’approuver à nouveau un Boeing 737MAX défectueux avec des points de défaillance uniques pouvant causer un accident catastrophique et plus de morts. Elles n’ont trouvé aucun réconfort dans l’action du DOJ, et au lieu de cela, d’autres questions ont été soulevées par l’accord sur lequel elles et le public volant ont été tenus dans l’ignorance. Les familles des victimes de l’accident croient qu’elles font l’objet d’un crime, et que les protections des victimes d’actes criminels accordées en vertu du droit américain et international ont été violées par le DOJ et Boeing ».

Boeing 737 MAX : l’EASA devant le Parlement européen 1 Air Journal

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