La compagnie aérienne Air Namibia a mis fin à ses opérations hier, sa liquidation devant être annoncée par le gouvernement de Windhoek. Kenya Airways, affectée elle aussi par les conséquences de la pandémie de Covid-19, a de son côté reçu une aide de l’Etat d’environ 92 millions de dollars

Lancée il y a 75 ans, la compagnie nationale de Namibie a annoncé le 11 février 2021 la suspension de tous ses vols avec effet immédiat à l’aéroport de Windhoek-Hosea Kutako, ses avions devant retourner à leur base et les passagers enregistrer leur demande de remboursement. Selon un porte-parole d’Air Namibia interrogé par ch-aviation, les représentants syndicaux ont informé la veille les 636 employés qu’ils recevraient un paiement « à titre gracieux » égal à 12 mois de salaire, mais pas d’avantage ni de compensation. Déjà en juin dernier, le président de Namibie Hage Geingob demandait « la liquidation et la restructuration urgentes » de la compagnie nationale, qui était encore en 2018 classée troisième meilleure compagnie régionale d’Afrique par Skytrax. 

Le gouvernement et la direction d’Air Namibia (dont trois membres avaient démissionné la semaine dernière pour cause « d’ingérence ») doivent encore finaliser les détails de la liquidation, déjà approuvée en Conseil des ministres. Une des premières tâches du triumvirat nommé à la tête de la compagnie aérienne, avec pour CEO par intérim Theo Mberirua, sera de gérer le créancier belge Challenair, à propos de la location en 1998 d’un Boeing 737-300ER,  et éviter d’éventuelles saisies. La dette avait été en partie réglée à l’amiable, mais le refus du gouvernement de renflouer encore Air Namibia (555 millions de dollars au cours de dix dernières années selon le site), et l’impossibilité de lui trouver un partenaire stratégique a signé la fin de la compagnie aérienne.

Air Namibia disposait d’une flotte de trois Airbus A319 (16 passagers en classe Affaires, 92 en Economie), de deux A330-200 loués (30+214) et de quatre Embraer ERJ135 de 37 places ex-HOP (elle en attendait depuis 2017 deux autres, ainsi que quatre ERJ145).

Une autre compagnie africaine s’en sort mieux : Kenya Airways, pour qui le gouvernement a débloqué une aide de 10 milliards de shillings (environ 92 millions de dollars) selon le quotidien local Business Daily. On ne sait pas si cet argent est un don ou un prêt, mais il devrait servir à payer les salaires, l’entretien des avions et les factures de services publiques, souligne le quotidien.

La compagnie nationale, basée à l’aéroport de Nairobi-Jomo Kenyatta, reste détenue à 48% par l’Etat, aux côtés de banques et du groupe Air France-KLM (dont elle va sortir de la coentreprise), mais les rumeurs de nationalisation circulent depuis des semaines vu l’impact de la crise sanitaire sur ses finances. 

Déjà mal au point en avril dernier, Kenya Airways indiquait en septembre qu’elle avait besoin d’au moins 500 millions de dollars pour surmonter la crise, après la chute de près de 50% de ses revenus au premier semestre. Sa nationalisation serait accompagnée de celle de Kenya Airports Authority (sur le modèle de la rivale Ethiopian Airlines). 

Rappelons que la compagnie de l’alliance SkyTeam, pour faire face à la baisse du trafic passagers et à l’augmentation du trafic de fret, a décidé de convertir un de ses 787-8 Dreamliners en version cargo, qui vient d’être présenté.

Air Namibia coule, Kenya Airways surnage 1 Air Journal

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