Repoussée sine die la semaine dernière, la création d’un « certificat sanitaire numérique » pour amoindrir les effets sur le transport de la pandémie de Covid-19 pourrait finalement faire l’objet d’une annonce d’ici la fin du mois de mars, afin de permettre aux Européens de se déplacer à travers le continent et au-delà, pour des voyages d’affaires comme pour le tourisme.

L’Union Européenne accélère, du moins selon sa président Ursula von der Leyen : alors que les dirigeants de l’UE n’avaient pas trouvé d’accord sur le principe de ce passeport sanitaire mais s’étaient donnés trois mois pour y parvenir, la présidente a déclaré sur les réseaux sociaux que d’ici la fin de ce mois de mars 2021 « une initiative législative » sera présentée pour ce qu’elle appelle un « Pass vert numérique » (Digital Green Pass). Celui-ci aura pour objectif de fournir « la preuve qu’une personne a été vaccinée, les résultats des tests pour ceux qui n’ont pas encore pu se faire vacciner, et des informations sur la récupération » des patients atteints par la Covid-19. Cette application « respectera la protection des données, la sécurité et la confidentialité », promet Ursula von des Leyen.

 

Les 27 membres de l’UE ont demandé à la Commission européenne de définir des normes communes pour une reconnaissance mutuelle de certificats vaccinaux. Mais il n’y avait pas de position commune sur les droits qu’ils pourraient ouvrir. « La mise en œuvre d’un tel instrument « va poser beaucoup de questions techniques, de respect des données individuelles, d’organisation de nos libertés », et c’est pour cela qu’il faut la préparer « dès maintenant techniquement, politiquement, juridiquement », avait par exemple expliqué le Président français Emmanuel Macron.

Les opposants au principe se sont multipliés depuis l’annonce de la présidente de l’UE, la vice-première ministre belge Sophie Wilmès expliquant qu’il n’est « pas question de lier la vaccination à la liberté de circulation à travers l’Europe » (une liberté de toute façon entravée actuellement par les restrictions de voyage), tandis que d’autres estimaient qu’il s’agirait d’une « entrave à la liberté de circulation pour les personnes qui ne souhaitent pas ou ne peuvent pas se faire vacciner et n’ont pas de test » (ce que les Etats dont la France pratiquent actuellement). Un porte-parole de la Commission a dû préciser qu’il ne s’agit pas de restreindre la circulation des Européens, mais bien de la faciliter.

Les compagnies aériennes en tout cas n’attendent pas une décision européenne, même si elle sera bien accueillie: Air France, British Airways, Iberia aussi bien que les transporteurs du Golfe entre autres ont annoncé des phases d’essai de différentes applications sur le même principe, y compris une développée par l’IATA.   

Passeport sanitaire: une proposition européenne fin mars ? 1 Air Journal

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