Le nombre de liaisons aériennes long-courrier proposées en Europe au moins trois fois par jour vers un pays est tombé de 61 en février 2019 à 19 en février 2021, montrant l’impact de la pandémie de Covid-19 sur les voyages intercontinentaux.

L’impact de la crise sanitaire ayant débuté sur le long-courrier dès février 2020, Eurocontrol mesure la situation actuelle par rapport à février 2019, quand la croissance battait son plein dans le transport aérien. Après la baisse des fréquences sur le moyen-courrier, le gestionnaire européen du contrôle aérien a comparé l’évolution des connexions intercontinentales les plus achalandées, ayant au moins 3 rotations quotidiennes. En février 2019, elles étaient 61 au départ des aéroports du Vieux continent, en particulier dans les hubs de Londres-Heathrow, Francfort, Paris-CDG ou Amsterdam Schiphol (respectivement chez British Airways, Lufthansa, Air France et KLM) et ce « vers l’est comme vers l’ouest ». D’autres plateformes étaient plus « ciblées », comme Madrid et Lisbonne avec l’Amérique du Sud, Dublin avec New York-JFK, ou encore Zurich, Milan et Rome mais aussi Gatwick et Orly.

Après un an de crise sanitaire, il y a très peu de destinations long-courriers qui peuvent supporter cette fréquence de trois décollages par jour : Heathrow passe de 25 routes à seulement 7, et Madrid, Lisbonne, Dublin, Rome ou Zurich n’en n’ont plus « même si la force du fret signifie que le Luxembourg est une nouvelle entrée sur la carte ». Les aéroports secondaires de Londres et de Paris ne sont pas non plus dans la liste. « Deux continents sont désormais absents », et ces liaisons à haute fréquence ne concernent plus que cinq pays : les États-Unis, les Émirats arabes unis, le Qatar, la Chine et la Corée du Sud.

Les liaisons long-courriers sont « toujours là pour la plupart là », relativise Eurocontrol, mais à une fréquence beaucoup plus faible : le nombre de paires d’aéroports avec au moins un vol long-courrier aller-retour par semaine « n’a diminué que de 21%, passant de 1147 à 910, entre février 2019 et février 2021 ». Parallèlement, les itinéraires à haute fréquence ont chuté de plus des deux tiers, passant de 61 à 19 (-69%).

Même en temps normal, la fréquence « est dans une certaine mesure une question de stratégie commerciale »: une double connexion quotidienne « peut suffire ». C’est peut-être la raison selon Eurocontrol pour laquelle l’aéroport de Doha-Hamad International, base de Qatar Airways, « apparaît sur les deux cartes aussi souvent que Francfort, et pourquoi Istanbul n’apparaît pas du tout ». 

Covid-19 : l’impact sur le long-courrier selon Eurocontrol 1 Air Journal

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