Airbus et Rolls Royce ont réalisé à Toulouse un vol de test entièrement alimenté par du carburant d’avion durable (SAF), espérant faire progresser les certifications qui ne permettent jusque là que des vols avec un mélange à 50% de kérosène classique et de biocarburant.

Mené en partenariat avec le raffineur Neste et son « MY sustainable Aviation Fuel » et avec le DLR allemand (centre de recherche sur l’aviation), le vol du 18 mars 2021 a été opéré par l’A350-900 MSN1 en livrée « Flightlab », les deux moteurs Rolls Royce Trent XWB étant alimentés uniquement par du carburant durable. Le premier vol portant sur la compatibilité du SAF avec les systèmes « s’est très bien déroulé », explique dans un communiqué Emiliano Requena Esteban, ingénieur d’essais en vol Airbus ; « il n’y a pas de différence perceptible dans le comportement du moteur entre le carburant d’aviation et le SAF. C’est très excitant pour moi de contribuer à un projet qui participe à la décarbonisation de nos cieux! ».

Dans le cadre de ce « projet sur les émissions et l’impact climatique des carburants alternatifs », les essais au sol mesureront les émissions de particules dans les environnements locaux, tandis que les essais en vol évalueront le volume et la consistance des traînées (les prochaines sorties sont prévues en avril et octobre). Les premiers tests de dégagement de carburant ont déjà commencé. Il s’agit selon l’avionneur européen de la première étude en vol de ce type utilisant un avion de ligne commercial.

L’étude de l’impact du SAF sur l’ensemble des émissions des aéronefs « a été très limitée », souligne Airbus dont le projet mis en lumière hier « cherche à changer cela en effectuant une série de tests en vol et au sol visant à faire la lumière sur les performances d’émissions de 100% SAF ». Aujourd’hui, tous les avions Airbus sont certifiés pour voler « avec jusqu’à 50% de mélange de SAF mélangé à du kérosène » ; mais les performances d’émissions du SAF lorsqu’il n’est pas mélangé avec un quelconque type de combustible fossile « sont restées un point d’interrogation dans l’industrie – jusqu’à présent », ajoute l’avionneur.

Ce projet de recherche « nous aidera à mieux comprendre l’impact du SAF non mélangé sur l’ensemble des émissions des aéronefs, tout en soutenant la future certification du SAF pour les mélanges qui dépassent le maximum actuel de 50% », explique Steven Le Moing, responsable du programme Airbus New Energy. Ce carburant d’aviation durable « est l’une des meilleures solutions à faible émission de carbone de l’industrie aéronautique, avec un impact immédiat sur les émissions de CO2 », ajoute-t-il.

Emissions de CO2 : un Airbus A350 vole avec 100% de carburant durable 1 Air Journal

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