Des accords de modération salariale en 2021 et 2022 ont été conclus avec les pilotes, les hôtesses de l’air et stewards et le personnel au sol de la compagnie aérienne Air France.

Après avoir apparemment retiré la semaine dernière son projet de baisse des rémunérations, qui reposait entre autres sur l’intégration du 13eme mois dans les salaires de base et la suppression de jours de congés, la compagnie française a annoncé le 26 mai 2021 avoir trouvé des accords avec les syndicats. Sa directrice générale Anne Rigail a déclaré lors l’assemblée générale des actionnaires d’Air France-KLM : « nous pouvons annoncer que nous avons réussi hier et ce matin à boucler trois accords catégoriels majoritaires avec les personnels navigants commerciaux, les personnels au sol et les pilotes ainsi qu’un accord salarial transverse portant sur les années 2021 et 2022 ».

Des accords qui vont selon la dirigeante d’Air France « contribuer aux économies importantes dont l’entreprise a besoin pour faire face » aux conséquences de la pandémie de Covid-19, « tout en ayant un impact limité pour nos salariés ».

Dans le détail, au-delà du gel des augmentations de salaires générales ou individuelles déjà actées pour 2020 et 2021, les accords annoncés hier vont permettre selon Anne Rigail de « proratiser » le 13e mois pour les PNC et le personnel au sol, le taux d’activité partielle, et de « réduire le nombre de jours de congé en 2021 » pour ces deux catégories « et le nombre de jours de repos pour les pilotes ».

Soit en gros ce que la compagnie aérienne cherchait à obtenir ; une source syndicale a cependant précisé dans Le Figaro que la direction a décidé d’augmenter la prime Macron à 160 euros, ce qui « compense plus ou moins les pertes liées à l’intégration du 13e mois dans le salaire de base ».

Les hôtesses de l’air et stewards ainsi que le personnel au sol étaient en particulier opposés à l’intégration du 13eme mois (à l’instar de ce qui se fait déjà pour certains cadres) : son montant serait alors inclus dans les calculs pour l’APLD (Activité partielle de longue durée, 84% du salaire restant versé) en place chez Air France. La deuxième proposition de la direction portait sur la suppression des trois jours de « congé bonus » accordés aux salariés quand ils sont posés en basse saison.

Air France espérait économiser entre 80 et 120 millions d’euros avec ces deux mesures (dont 40 millions via la seule suppression des jours de congé). Dans un contexte de pandémie de Covid-19 qui a vu le groupe Air France-KLM afficher au 1er trimestre une perte creusée à 1,5 milliard d’euros, avec un chiffre d’affaires en baisse de 56,6% et un trafic limité à 4,467 millions de passagers (-71,1%).

Trois accords salariaux chez Air France 1 Air Journal

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