Le principal aéroport de Londres a ouvert  un terminal dédié aux passagers arrivant de pays classés par le Royaume-Uni en « liste rouge », en raison de niveaux élevés d’infection à la Covid-19 et en particulier à ses variants.

Pour l’instant installée dans le T3 mais devant rapidement être déplacé vers le T4 de Londres-Heathrow, l’installation dédiée a été décidée le mois dernier suite à la crainte de voir les files d’attentes de passagers arrivant d’Inde se mélanger aux autres arrivant de pays des listes verte ou orange, et donc augmenter le risque de dissémination au variant.

Un porte-parole du gestionnaire de Londres-Heathrow a déclaré : « les itinéraires de la liste rouge resteront probablement une caractéristique des voyages au Royaume-Uni dans un avenir prévisible, car les pays vaccinent leurs populations à des taux différents. Nous adaptons Heathrow à cette réalité à plus long terme, en ouvrant dans un premier temps une installation dédiée aux arrivées dans le terminal 3 à partir du 1er juin pour les passagers de la liste rouge arrivant sur des vols directs ».

Heathrow avait demandé dimanche aux autorités de prolonger la « liste verte » au-delà du 7 juin, citant un rapport de CEBR selon qui le pays pourrait « rater des milliards de livres » de dépense par les touristes : les voyageurs d’affaires et de loisirs arrivant à Heathrow dépensent à eux seuls plus de 16 milliards de livres à travers le pays chaque année, indique le rapport, des dépenses de passagers « vitales, non seulement pour l’industrie aéronautique, mais aussi pour maintenir les emplois dans des milliers d’entreprises, des boutiques de Bond Street aux distilleries de Dundee ».

Les visiteurs américains passant par Heathrow sont « la plus grande source de revenus du tourisme récepteur pour l’ensemble de l’économie », représentant à eux seuls 3,74 milliards de livres, soit 23% des dépenses totales de visiteurs au Royaume-Uni, souligne le rapport de CEBR ; « avant la pandémie, les États-Unis étaient le premier marché pour le trafic de passagers, avec LHR – JFK l’une des routes les plus lucratives au monde et plus de 21 millions de passagers voyageant de l’aéroport vers l’Amérique en 2019. Cela met en évidence le besoin urgent de restaurer les routes transatlantique du Royaume-Uni, en ajoutant les États-Unis à la liste verte dès que possible ».

D’autant plus que selon le gestionnaire de ce qui était le premier aéroport européen avant la crise sanitaire, il existe un « risque que ces visiteurs américains aillent voir ailleurs ». L’Italie a ouvert ses portes aux voyageurs américains entièrement vaccinés et la France se prépare à emboîter le pas. Si les pays de l’UE continuent d’agir rapidement et plus efficacement pour rétablir leurs liens avec les États-Unis, le Royaume-Uni « pourrait finir par céder ces opportunités économiques à l’UE, alors que le gouvernement était censé poser les bases de ses ambitions mondiales pour Global Britain ».

Le directeur général d’Heathrow John Holland-Kaye a déclaré : « cette recherche montre à quel point de nombreuses entreprises à travers le Royaume-Uni sont perdantes en raison des restrictions du gouvernement sur l’accès aux visiteurs et aux marchés d’outre-mer. Le gouvernement dispose des outils nécessaires pour protéger à la fois la santé publique et l’économie, et les ministres doivent débloquer davantage de destinations à faible risque en Europe, ainsi qu’aux États-Unis, dans le cadre du prochain examen le 7 juin » de la liste verte.

Londres-Heathrow : un terminal dédié aux passagers de la liste rouge 1 Air Journal

©LHR / David Dyson