Des centaines de personnes courant sur la piste et tentant de s’accrocher à un avion en plein décollage, un évitement de l’espace aérien qui va sans doute coûter cher aux compagnies aériennes : le chaos entrainé par la prise de Kaboul par les Talibans était illustré hier par la situation dans l’aéroport de la capitale afghane.

Après la NOTAM émise le 16 aout 2021 par l’Autorité de l’aviation civile de l’Afghanistan ACAA, la compagnie aérienne Air France et le Groupe Lufthansa et ses filiales ont à leur tour confirmé que leurs vols vers l’Asie du sud et du sud-est contourneront désormais l’Afghanistan. Pour la première, cela aura des conséquences sur les liaisons entre Paris et Bangkok, Ho Chi Minh-Ville, Delhi ou Singapour actuellement opérées ; le second n’a pas détaillé les routes affectées, mais la mesure « jusqu’à nouvel ordre » concerne en particulier Lufthansa, Swiss International Air Lines et Austrian Airlines (ni Eurowings ni Brussels Airlines ne volent vers l’Extrême-Orient). Le temps de trajet « sur les vols à destination de l’Inde, entre autres, sera prolongé d’une heure au maximum », a précisé le groupe allemand.

Malgré les scènes de chaos à l’aéroport de Kaboul-Hamid Karzai, deux avions civils ont réussi à hier à décoller : un Boeing 777-300ER et Turkish Airlines vers Istanbul, et un Airbus A340-300 de Kam Air vers Téhéran. Mais ce sont les images terribles d’Afghans tentant de s’accrocher au train d’atterrissage d’un C-17 américain qui ont retenu l’attention (un appareil similaire avait déjà embraqué dimanche 640 civils).

L’IATA a souligné hier que la fermeture de l’espace aérien n’aurait pas un impact important sur le trafic, « plus faible que d’habitude en raison de la baisse de la demande due à la Covid-19 ». Des États « proches de l’Afghanistan » ont indiqué à l’association qu’ils pouvaient accueillir un trafic supplémentaire : l’utilisation d’itinéraires alternatifs à travers ces États « soutiendra des opérations sûres et sécurisées », mais aura des impacts en termes de temps, d’exploitation et de carburant sur les compagnies aériennes.

Rappelons que des évacuations de ressortissants étrangers sont en particulier menées par la France, qui a envoyé depuis Abou Dhabi un C130 et un A400M ; ils effectueront selon la ministre des Armées Florence Parly des « norias » vers la capitale afghane, afin d’en extraire « plusieurs dizaines » de Français ainsi que des Afghans « qui ont rendu de très éminents services à nos armées » vers la base française aux Emirats Arabes Unis – puis vers Paris.

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Chaos à l’aéroport de Kabul (vidéos) 2 Air Journal

@Eliezer Gabriel/ISAF