La nouvelle compagnie aérienne Italia Trasporto Aereo (ITA), qui remplacera Alitalia le 15 octobre prochain, devrait recevoir son AOC cette semaine, et lancer dans la foulée la vente des billets.

La disparition de la compagnie nationale italienne pourrait commencer dès cette semaine selon Il Sole 24 Ore, avec la délivrance d’un nouvel AOC (certificat d’opérateur aérien) et donc d’un nouveau code à sa remplaçante par le régulateur ENAC. Deux avions d’Alitalia, un Airbus de la famille A320 et l’A330-200 EI-EJN ont déjà été transférés à ITA, qui a débuté les vols d’essai en vue de la certification (lundi au départ de l’aéroport de Rome-Fiumicino vers la Sardaigne et retour en ce qui concerne l’A330).

La nouvelle compagnie aérienne a d’autre part préparé un site internet aux fonctionnalités limitées, afin d’être capable de lancer les ventes de billets dès l’AOC obtenue – peut-être dès ce mercredi selon le quotidien, pour des vols à partir du 15 octobre sans que l’on sache quelles routes seront initialement concernées.

Dans le même temps, Alitalia commencera à annuler ses propres vols, et cessera progressivement ses opérations. Le gouvernement lui a alloué un fonds de 100 millions d’euros pour rembourser ou « reprotéger » les passagers qui avaient acheté un billet Alitalia pour un voyage après la mi-octobre ; ils seraient 225.000 selon la presse locale.

ITA se concentrera ensuite sur la finalisation de l’achat à Alitalia de ses opérations aéronautiques, et sur l’appel d’offres public pour l’achat d’autres actifs telles que la maintenance ou les opérations au sol, mais aussi (surtout ?) la marque Alitalia et son code comptable de billetterie. Rappelons qu’ITA ne compte pas racheter le programme de fidélisation MilleMiglia mais lancer le sien, même si des équivalences seront probablement proposées aux passagers.

La nouvelle compagnie italienne, basée elle aussi à Rome-Fiumicino, devrait initialement opérer une flotte de 52 avions dont sept gros-porteurs – soit environ la moitié des appareils officiellement détenus, mais à peu près le nombre d’avions actuellement utilisés (55 sur 84 pour Alitalia, plus onze sur 15 pour Cityliner selon Planepotters.net). Et exactement le contour d’ITA proposé en décembre dernier, sur un réseau initial qui devrait compter 61 routes vers 45 destinations. ITA recrutera « environ 2800 personnes cette année, et 5750 autres en 2022 », avec de nouveaux contrats – contre environ 11.000 salariés actuellement chez Alitalia.

Rappelons qu’ITA est toujours en discussion pour des « partenariats commerciaux », avec selon la presse italienne d’un côté la partenaire dans l’alliance SkyTeam Delta Air Lines (Alitalia a déjà quitté la coentreprise transatlantique avec cette dernière, Air France-KLM et Virgin Atlantic) et de l’autre Lufthansa et United Airlines (Star Alliance, qui seraient les favoris selon les quotidiens). Sans oublier Ryanair qui évoquait encore récemment son intérêt.

Placée sous administration extraordinaire depuis plus de deux ans, suite au rejet par les syndicats d’un plan de relance de l’actionnaire Etihad Airways, Alitalia désormais renationalisée a déjà reçu deux prêts d’Etat de 1,3 milliards d’euros au total, et l’Europe avait donné en juillet son feu vert à une cinquième aide publique, pour couvrir les dommages liés à la crise sanitaire en janvier 2021…

ITA, la « nouvelle Alitalia », se rapproche 1 Air Journal

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