La Commission européenne a attribué à la compagnie aérienne low cost Vueling les 18 paires de créneaux à l’aéroport de Paris-Orly cédés par Air France en contrepartie de son aide d’Etat.

La CE a annoncé le 20 septembre 2021 avoir classé la spécialiste espagnole du vol pas cher « en première place parmi les transporteurs aériens qui avaient demandé à bénéficier du portefeuille de 18 créneaux journaliers à l’aéroport de Paris-Orly ». Ceux-ci seront mis à disposition par Air France pour « remédier à d’éventuelles distorsions de concurrence indues à la suite de sa recapitalisation par l’État français, autorisée par la Commission en avril 2021 ». Vueling commencera à exploiter de nouvelles liaisons « dès novembre 2021 » avec un total de 9 rotations quotidiennes à Orly, où elle possède une base et propose plus de 20 routes dont la moitié vers l’Espagne (sans oublier une quinzaine de lignes à CDG).

Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive chargée de la politique de concurrence, a déclaré dans un communiqué : « cela permettra à Vueling d’élargir ses activités dans cet aéroport très saturé et contribuera ainsi à garantir des prix équitables et un choix accru pour les consommateurs européens. Cela contribue également à ce que le soutien en capital considérable accordé à Air France permette à cette compagnie aérienne de surmonter les difficultés financières dues à la pandémie de Covid-19 sans fausser indûment la concurrence sur le marché unique ».

Vueling est à présent « prioritaire pour conclure avec Air France l’accord donnant accès aux créneaux » qui lui permettront d’élargir ses activités à l’aéroport de Paris-Orly, et de proposer de nouveaux vols à partir de novembre 2021, souligne la Commission. La filiale du groupe IAG (aux côtés de British Airways, Aer Lingus, Iberia et Level) n’avait pas réagi hier soir à cette nouvelle, pas plus que d’autre candidats à la reprise de ces créneaux.

La Commission européenne rappelle qu’elle avait approuvé le 5 avril le projet de la France d’accorder jusqu’à 4 milliards d’euros pour la recapitalisation d’Air France, à travers sa holding. La mesure a été autorisée en vertu de l’encadrement temporaire des aides d’État, sous condition, notamment, de la mise en œuvre, par la France, de mesures supplémentaires visant à préserver une concurrence effective. Dans ce contexte, la France a proposé des engagements concernant l’aéroport d’Orly, où Air France « a un pouvoir de marché substantiel. Cet aéroport est très saturé structurellement, ce qui signifie que les compagnies aériennes ne peuvent pas avoir accès aux créneaux de décollage et d’atterrissage qu’elles demandent pour y exercer leur activité ». Les engagements en question prévoyaient qu’Air France cède à un transporteur concurrent jusqu’à 18 créneaux journaliers à l’aéroport de Paris-Orly, « afin de permettre l’entrée ou l’expansion pérenne d’un transporteur concurrent dans cet aéroport, dans l’intérêt des consommateurs », ce qui est désormais fait.

Paris-Orly : les 18 paires de créneaux Air France pour Vueling 1 Air Journal

@Vueling à Paris-Orly (Maxime Letertre)