Un collectif d’associations a refusé de voter le prochain Plan de Prévention du Bruit dans l’Environnement (PPBE) de l’aéroport de Paris-CDG, jugé « pas assez ambitieux » face à la perspective de la reprise post-pandémie de Covid-19 du trafic aérien. Le gestionnaire ADP est de son côté prêt à réactiver son « plan neige ».

Le groupe G.A.R.E (Groupement Associations Roissy Environnement), constitué d’associations de défense des riverains et d’associations d’environnement et siégeant à la Commission Consultative de l’Environnement de CDG, a refusé le 7 décembre 2021 de signer le PPBE présenté par le gestionnaire des aéroports parisiens pour la période 2022-2026. Il affirme avoir fait plusieurs propositions pour « préserver la santé des 308.766 personnes qui vivent à proximité de l’aéroport », qui n’ont pas été prises en compte. Parmi ces propositions figurent le plafonnement du trafic de Roissy à 500.000 mouvements (décollages + atterrissages) par an, le plafonnement du trafic nocturne à 30.000 mouvements annuels entre 22 heures et 6 heures du matin « à l’instar des aéroports de Francfort, Heathrow ou Madrid », et à terme un couvre-feu entre 22 heures et 6 heures comme c’est le cas à Orly entre 23h30 et 6h00. Le nombre de vols autorisés entre minuit et 5h00 est aujourd’hui plafonné à 17.500 par an.

Selon Françoise Brochot, présidente de l’ADVOCNAR pour la défense des riverains de Roissy et du Bourget interrogée par France Bleu Paris, ce nouveau PPBE « manque de mesures susceptibles de faire baisser le bruit pour les riverains, des mesures qui doivent passer automatiquement par une limitation de l’activité de l’aéroport ». Ces riverains « redoutent » une reprise post-pandémie du trafic aérien, qui devrait revenir à un niveau comparable à celui de  2019, voire plus « puisqu’on nous parle toujours d’un doublement du trafic d’ici 2040 ».

Le trafic aérien à Paris-CDG s’élevait à 498.175 mouvements en 2019, tombant à 212.309 en 2020 en raison de la crise sanitaire ; sur les six premiers mois de 2021, 193.347 décollages et atterrissages ont été enregistrés.

ADP : nuisances sonores et neige au programme 1 Air Journal

©Groupe ADP

Le Groupe ADP a de son annoncé que ses équipes du service hivernal sont pleinement mobilisées et prêtes à activer le « plan neige ». « Résilience : c’est le maître mot de cette saison, car cette année encore, le secteur aérien a été fortement impacté par la crise sanitaire. Pour autant, la neige n’attend pas et les enjeux de sécurité restent strictement les mêmes », souligne son communiqué. Tout l’hiver, en collaboration étroite avec Météo France, la Direction générale de l’Aviation civile et les compagnies aériennes, ils décident des moyens nécessaires à mettre en œuvre, « tant en termes d’effectifs que de matériels à déployer », en fonction des prévisions météorologiques. Pour plus « d’efficacité, de réactivité et de coordination », une cellule avec des représentants de chaque acteur appelée CDM (Collaboration Decision Making) est mise en place et « joue le rôle du chef d’orchestre ».

Le Groupe ADP rappelle qu’il assure le déneigement de chaque zone et des aires aéronautiques lorsque celles-ci sont libres d’occupation. À Paris-CDG, le groupe est responsable des opérations de dégivrage des aires dédiées ; à Paris-Orly, ce sont les compagnies aériennes qui sont responsables des opérations de dégivrage des avions.

ADP : nuisances sonores et neige au programme 2 Air Journal

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