Les opérateurs télécoms AT&T et Verizon ont de nouveau reporté le lancement de la 5G à proximité de certains aéroports des Etats-Unis, après les multiples annulations de vol annoncées par les compagnies aériennes Emirates Airlines, British Airlines, ANA, Japan Airlines ou autre Air India.

Si la FAA avait obtenu la semaine dernière un délai de six mois pour le déploiement de la 5G à proximité de 50 aéroports américains (dont ceux de New York, San Francisco ou Los Angeles en particulier), les deux opérateurs devaient lancer ce 19 janvier 2022 le service dans 32 Etats. Mais lundi soir, Boeing a envoyé un message aux opérateurs de 777 et 747-8 recommandant de « ne pas les exploiter en approche et à l’atterrissage sur les pistes américaines » objets de NOTAM sur la 5G à partir d’aujourd’hui, « sauf s’il existe un autre moyen de conformité ».

Un avis suivi d’effets immédiats en particulier depuis l’étranger : Emirates Airlines pas exemple a suspendu neuf routes vers les USA (JFK, Los Angeles et Washington sont maintenues), et British Airways a annulé certaines rotations et remplacé sur d’autres les Triple Sept par des Airbus A350-1000 ou A380 (vers Los Angeles dans ce dernier cas). Au Japon, All Nippon Airways (ANA) et Japan Airlines ont annoncé la suspension de six routes américaines au total, faute de disposer de suffisamment de 787 pour les opérer, tandis qu’en Inde Air India a suspendu cinq liaisons au départ de Delhi et Mumbai.

 

Lundi encore, les patrons de 10 compagnies américaines (passager et cargo) parlaient d’une « catastrophe imminente » en cas de déploiement de la nouvelle offre haut-débit, en raison des éventuels problèmes d’interférence entre les altimètres des avions et les nouvelles bandes de fréquence attribuées pour les réseaux 5G. Dans une lettre commune envoyée à la FAA mais aussi aux autorités politiques, ils mettaient en garde contre des « perturbations opérationnelles importantes pour les passagers aériens, les expéditeurs et les chaînes d’approvisionnement. À moins que nos principaux hubs ne soient autorisés à accepter des avions, la grande majorité des voyageurs et des expéditions seront essentiellement cloués au sol ; cela signifie qu’un jour comme hier (dimanche), plus de 1100 vols et 100.000 passagers seraient soumis à des annulations, des déroutements ou des retards ».

Chez American Airlines par exemple, le COO expliquait dans un courrier aux employés qu’on « n’en sait pas assez sur la façon dont les ondes 5G pourraient potentiellement interférer avec les ondes des radioaltimètres, et pour cette raison, la FAA a imposé un certain nombre de restrictions d’exploitation aux aéronefs, y compris comment et quand nous pouvons voler dans certains aéroports, en particulier par mauvais temps ». Et il prévenait : « nous connaîtrons des retards, des déroutements et des annulations indépendants de notre volonté ».

Demandé à l’unanimité par les transporteurs du pays mais aussi par les constructeurs Boeing et Airbus, le report du déploiement de la 5G à proximité des aéroports a donc de nouveau été accepté par les deux géants de la téléphone mobile : « Nous avons volontairement accepté de différer temporairement l’activation d’un nombre limité de tours autour de certaines pistes d’aéroport, alors que nous continuons à travailler pour fournir de plus amples informations sur notre déploiement 5G avec l’industrie aéronautique et la FAA, qui n’ont pas utilisé de manière responsable les deux années durant lesquelles nous avons planifier ce déploiement », a déclaré AT&T dans un communiqué. Pour Verizon, « la FAA et les compagnies aériennes de notre pays n’ont pas été en mesure de résoudre complètement la navigation 5G autour des aéroports, bien qu’elle soit sûre et pleinement opérationnelle dans plus de 40 autres pays ».

5G : chaos dans les aéroports américains ? 1 Air Journal

@AT&T