La marque Alitalia pourrait être utilisée par sa remplaçante ITA Airways pour une de ses filiales, afin que le rachat de la marque pour 90 millions d’euros n’ait pas été en pure perte.

Alors que l’avenir financier de la nouvelle compagnie nationale italienne pourrait passer selon les successives annonces de la presse locale par Air France ou Lufthansa, celle qui remplace Alitalia depuis le 15 octobre 2021 pourrait faire renaitre la marque. C’est en tout cas ce qu’a suggéré le président d’ITA Airways, Alfredo Altavilla, lors d’une audition devant la commission des transports de la Chambre des députés. La manœuvre permettrait à l’Etat-actionnaire de répondre aux accusations de gaspillage de l’argent public, la marque Alitalia ayant été payée 90 millions d’euros afin qu’elle ne puisse être utilisée contre ITA.

Alitalia pourrait ainsi devenir une marque low cost d’ITA Airways, à l’instar de Transavia chez Air France-KLM, Eurowings chez Lufthansa ou encore Vueling au sein du groupe IAG. La création d’une pareille filiale permettrait en outre à ITA de pouvoir (enfin) lutter contre les Ryanair, easyJet, Volotea ou autres Wizz Air bien plus compétitives sur le marché intérieur. La décision finale pourrait être annoncée dès lundi prochain par le Conseil d’administration.

Mais cette possibilité fait face un à un écueil de taille. L’Europe a été très claire depuis la mi-juillet quand elle a acceptée le remplacement d’Alitalia par ITA Airways, puis de nouveau en septembre quand elle a donné son feu vert définitif (sous condition de remboursement d’une aide de 900 millions d’euros) : il doit y avoir « discontinuité » entre l’originale et sa remplaçante. La direction d’ITA Airways avait à plusieurs reprises affirmé son envie de se distancer de la célèbre marque, il est vrai entachée par un passé financier peu glorieux.

Rappelons qu’une « data room » sera ouverte aux investisseurs intéressés par une participation dans ITA Airways dès le début du mois prochain, la formalisation des négociations ne devant pas intervenir avant avril – avec une échéance fixée au 30 juin. La décision finale reviendra bien sûr à l’actionnaire principal d’ITA Airways, l’Etat italien, un choix politique dont on ignore toutefois sur quoi il sera basé – la possibilité d’une privatisation avec perte de contrôle du capital n’ayant pas été démentie, même si elle apparait peut probable vue les sommes déjà investies.

Quant à ITA Airways, elle annonçait le mois dernier viser plus de 13 millions de passagers en 2022, contre 21,3 pour Alitalia en 2019 – avant la pandémie de Covid-19 et sa propre disparition.

Alitalia, nouvelle filiale d’ITA Airways ? 1 Air Journal

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