Les règles européennes sur la propriété des compagnies aériennes pourrait forcer le groupe IAG à se séparer de British Airways, la France et l’Allemagne faisant pression – sans jamais citer bien sûr Air France-KLM ou Lufthansa.

L’affaire fait grand bruit outre-Manche, où la compagnie nationale britannique avait formé en 2011 – avant le Brexit en janvier 2020 donc – l’International Airlines Group (IAG) qui rassemble désormais aux côtés de British Airways les « toujours européennes » Iberia, Aer Lingus, Vueling et Level (et le programme de fidélité Avios). Après une suspension post-Bexit des discussions sur qui contrôle IAG, officiellement installé à Madrid, les douze derniers mois n’ont débouché sur aucune solution. L’Union européenne stipule que tout opérateur doit être « détenu et contrôlé » par une société basée dans l’UE (avec au moins 50% du capital) ; or le Qatar est désormais actionnaire d’IAG à hauteur de 25,1%, ce qui diminuerait encore selon certains l’actionnariat européen du groupe (estimé à entre 30 et 40%).

D’après un analyste de HSBC interrogé dans The Telegraph, certains Etats membres de l’UE – dont la France et l’Allemagne – insistent pour que les règles soient de nouveau appliquées, tandis que d’autres comme l’Espagne et l’Irlande mais aussi la Hongrie seraient en faveur d’un changement des règles. « Les intérêts nationaux sont omniprésents dans l’industrie du transport aérien, qui est souvent le siège de politiques mercantilistes. L’intérêt commercial d’Air France-KLM et de Lufthansa serait incontestablement soutenu par l’ajout de nouveaux défis stratégiques à IAG », a déclaré l’analyste Andrew Lobbenberg.

IAG a réagi à la polémique dans un communiqué publié par City am : indiquant que le groupe « se conforme aux lois européennes sur la propriété, car son conseil d’administration est composé d’une majorité d’administrateurs non exécutifs indépendants venant de l’UE », il précise que « comme indiqué en décembre 2020, les plans de mesures correctives de nos compagnies aériennes européennes ont été approuvés par les régulateurs nationaux en Espagne et en Irlande, qui ont confirmé qu’ils respectaient les règles de propriété et de contrôle de l’UE. Ils sont en place depuis le 1er janvier 2021″.

Une solution pour IAG serait de fonder une nouvelle compagnie dans l’UE qui accueillerait les activités européennes de British Airways, et ne conserver sur le sol britannique que le long-courrier depuis les aéroports de Londres par exemple. On n’en est pas encore là, mais le nationalisme aérien parfois observé à l’intérieur des groupes (Air France v KLM par exemple) n’a pas fini de faire parler de lui sur le Vieux continent comme au Royaume-Uni.

UE : IAG devra-t-il se débarrasser de British Airways ? 1 Air Journal

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