Alors que l’Ukraine a fermé son espace aérien ce matin suite aux opérations militaires lancées par les troupes russes, et l’Agence Européenne de la Sécurité Aérienne (EASA) a publié une directive invitant les compagnies aériennes à éviter plusieurs zones dans et autour du pays.

Amplifiant les décisions de la veille, l’Ukraine a décrété ce 24 février 2022 la fermeture de son espace aérien en raison du « risque élevé » pour la sécurité des vols, et l’établissement de la loi martiale. Avec effet immédiat sur les deux aéroports de la capitale Kiev, le site de Boryspil affichant tous les vols en rouge quand celui de Zhulyany (Sikorski) annonçait sa fermeture.

Le « Bulletin d’information de zone de conflit » (CZIB) publié le 24 février 2024 par le régulateur européen du transport aérien vise spécifiquement les FIR de Lviv, Kiev, Dnipropetrovsk, Simferopol et Odessa, que les avions commerciaux doivent éviter « à toute altitude ». Une zone de 100 nm autour des frontières ukrainiennes avec la Russie et la Biélorussie est également citée, ainsi qu’une « portion  de la FIR » de Rostov en Russie.

Les compagnies aériennes « devraient tenir compte de ces informations et de toute autre information pertinente, ainsi que de toute orientation ou instruction disponible des autorités compétentes, le cas échéant, dans leurs propres évaluations des risques lorsqu’ils décident d’opérer ou non dans l’espace aérien susmentionné et d’atterrir et de décoller des aéroports situés dans la l’espace aérien affecté », précise le bulletin de l’EASA. « De plus, par mesure de précaution, les opérateurs doivent faire preuve d’une extrême prudence et éviter d’utiliser l’espace aérien à moins de 100 NM de la frontière biélorusse- et russo-ukrainienne ».

La situation reste « fluide et sujette à des changements rapides », rappelle le régulateur qui « suivra l’évolution de cette affaire et ajustera les recommandations en conséquence ». L’EASA a rappelé que dans sa définition des zones de conflit, les espaces aériens et les infrastructures critiques comme les aéroports sont « exposés à des activités militaires qui peuvent résulter en des risques pour la sécurité de l’aviation civile ». En particulier avec un risque de « cible intentionnelle ou de mauvaise identification d’un appareil » rappelant le crash du vol MH17 de Malaysia Airlines, abattu par un missile alors qu’il survolait l’est de l’Ukraine en 2014.

 

EASA : l’Ukraine est une « zone de conflit » 1 Air Journal

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