L’Allemagne, la Belgique, la France et l’Italie sont les derniers pays européens à fermer leur espace aérien à toutes les compagnies aériennes russes, emboîtant le pas à d’autres pays européens.

« La France ferme son espace aérien aux avions et compagnies aériennes russes à compter de ce soir. Face à l’invasion russe de l’Ukraine, l’unité de l’Europe est totale », a déclaré aujourd’hui le ministère français chargé des Transports, Jean-Baptiste Djebbari. « En Europe, le ciel est ouvert, mais ouvert à ceux qui connectent les peuples, pas à ceux qui commettent des agressions brutales », a déclaré de son coté le premier ministre belge, Alexander De Croo. « Le ministère allemand des Transports a décrété une interdiction de vol pour les avions et les exploitants d’avions russes dans l’espace aérien allemand », a indiqué un communiqué du ministère allemand, précisant que cette interdiction était valable pour trois mois mais ne concernait pas d’éventuels vols humanitaires.

Avec l’Allemagne, la Belgique, la France et l’Italie, d’autres pays européens ont déjà fermé ou annoncé la fermeture de leur espace aérien au trafic aérien russe : Estonie, Lettonie, Lituanie, Islande, Finlande, Danemark, Suède, Pologne, République tchèque, Bulgarie, Slovaquie, Roumanie, Pays-Bas, Irlande et Grande-Bretagne. De fait, l’Union européenne (UE) pourrait interdire l’ensemble de son espace aérien aux compagnies aériennes russes dans le cadre d’un nouveau train de sanctions qui sera discuté aujourd’hui en fin de journée par les ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept. 

Déjà, les compagnies aériennes russes se retrouvent aujourd’hui face à une très vaste zone de non-survol en Europe, ce qui leur impose d’énormes détours pour les vols vers l’ouest. Pour exemple, elles ne peuvent plus desservir directement l’enclave russe de Kaliningrad, située au bord de la mer Baltique, entre la Pologne et la Lituanie. En réaction, la Russie ferme son ciel aux compagnies aériennes des pays européens ayant bloqué l’aviation russe, leur interdisant d’utiliser ainsi le couloir sibérien reliant l’Europe à l’Asie.

Anticipant les mesures de rétorsion de Moscou, Air France a indiqué suspendre temporairement « la desserte et le survol de la Russie » dans la foulée de l’annonce de Jean-Baptiste Djebbari. La compagnie française a annulé également ses vols de et vers la Chine, la Corée et le Japon, « le temps d’étudier les options de plan de vol permettant d’éviter l’espace aérien russe ». Selon la société spécialisée dans les données aériennes OAG, des compagnies aériennes européennes prévoient de modifier leurs routes vers l’Asie en survolant l’Alaska au lieu de la Sibérie. Un couloir aérien qu’elles utilisaient au temps de la guerre froide. 

Crise ukrainienne : l'Europe ferme progressivement son ciel aux compagnies aériennes russes 1 Air Journal

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