La compagnie aérienne low cost Volotea est accusée à Nantes de violation du couvre-feu mis en place le mois dernier, qui interdit les vols à l’aéroport Atlantique entre minuit et 6 heures du matin sauf exception.

Alors qu’ils font déjà face dans la ville à la justice sur le temps de travail des navigants, les représentants de la spécialiste espagnole du vol pas cher sont désormais convoqués par la DGAC, suite à des violations apparemment répétées du nouveau couvre-feu (en vigueur depuis le 8 avril 2022). Le régulateur de l’aviation civile entend selon France Bleu leur rappeler les règles désormais en vigueur, et le risque encouru : « jusqu’à 40.000 euros pour chaque entorse au couvre-feu s’ils ne peuvent pas démontrer que c’est pour une raison indépendante de leur volonté comme des intempéries ».

 

Ayant ouvert une base à Nantes-Atlantique il y a dix ans, Volotea y aurait atterri après minuit à 13 reprises entre le 8 et le 15 avril, puis quatre fois durant la nuit du 15 au 16 et trois durant la nuit suivante. Ces violations du couvre feu auraient été au nombre de onze entre le 10 et le 24 avril selon le Coceta (Collectif des citoyens exposés au trafic aérien), précise encore France Bleu selon qui un vol vers Venise aurait décollé à 2 heures du matin.

Lundi 2 mai d’après Flightradar24, le dernier vol de la low cost s’est posé à Nantes à 0h05 (ce matin donc, en provenance de Rome), tandis que deux autres ont été déroutés vers Bordeaux – depuis Vienne et Ajaccio. Et dimanche soir, l’aéroport Atlantique avait enregistré deux atterrissages dans les vingt minutes après minuit : ceux de Volotea encore, en provenance de Corfou et Palma de Majorque.

Volotea peut tout à fait obtenir des dérogations au couvre-feu pour ramener ses avions (et leurs équipages) dans sa base de Nantes-Atlantique, notamment en cas de retard imprévu au départ ou de problème durant le vol (Transavia et easyJet en bénéficient aussi). Dès le début avril, elle avait demandé à ses passagers d’anticiper leur arrivée à l’aéroport – sans mentionner la nouvelle mesure : « l’aéroport de Nantes voie l’affluence augmenter de façon considérable à cette époque de l’année, ce qui peut entraîner des congestions et du retard. Cette situation peut ralentir l’accès aux zones d’embarquement, en particulier pendant les périodes de vacances où le nombre de passagers est plus important. Par conséquent, nous vous recommandons d’anticiper votre arrivée à l’aéroport, afin de vous enregistrer et d’éviter d’éventuels retards. Nous vous prions de vous assurer d’arriver à l’aéroport au moins 2:30 heures avant l’heure de départ ».

Rappelons que la low cost propose cet été à Nantes 42 destinations : onze en France (Ajaccio, Bastia, Calvi, Figari, Lille, Lyon, Montpellier, Nice, Perpignan, Strasbourg et Toulouse), dix en Espagne (Alicante, Barcelone, Fuerteventura, Gran Canaria, Lanzarote, Madrid, Malaga, Minorque, Palma de Majorque et Ténériffe), huit en Italie (Brindisi, Cagliari, Naples, Olbia, Palerme, Pise/Florence, Rome et Venise), six en Grèce (Athènes, Corfou, Héraklion, Mykonos, Santorin et Zante), deux en Croatie (Dubrovnik et Split), plus Tanger au Maroc, Vienne en Autriche, Faro au Portugal, Prague en République tchèque, Varna en Bulgarie et Vienne en Autriche.

Volotea à Nantes : et maintenant, le couvre-feu ? 1 Air Journal

A Nantes en 2018 ©Volotea