L’aéroport de Londres-Heathrow a limité ses capacités à 100.000 passagers par jour faute de personnel pour gérer l’affluence, et a demandé aux compagnies aériennes d’arrêter la vente de billets d’avion pour le reste de l’été.
A l’instar d’Amsterdam-Schiphol mais sans l’excuse des nuisances sonores, le manque de personnel face à la reprise du trafic aérien et ses conséquences ont justifié la décision du plus grand aéroport de limiter ses capacités avec effet immédiat et jusqu’au 11 septembre 2022. Dans une lettre ouverte publiée le 12 juillet, le directeur général d’Heathrow John Holland-Kaye rappelle que l’aéroport « a vu en seulement quatre mois 40 ans de croissance des passagers. Malgré cela, nous avons réussi à transporter la grande majorité des passagers durant les pics de Pâques et de vacances scolaires. Cela n’a été possible qu’en raison de la collaboration et de la planification étroites avec nos partenaires aéroportuaires, notamment des compagnies aériennes, des gestionnaires au sol et des forces frontalières ».
Cependant, « au cours des dernières semaines quand le nombre de passagers au départ a dépassé les 100.000 par jour, nous avons commencé à voir des périodes où le service tombe à un niveau qui n’est pas acceptable : de longues files d’attente, des retards pour les passagers nécessitant de l’aide, des bagages ne voyageant pas avec des passagers ou arrivant tardivement, une ponctualité basse et des annulations de dernière minute », regrette le CEO d’Heathrow. Cela est dû selon lui « à la combinaison d’une ponctualité réduite des arrivées (en raison des retards dans d’autres aéroports et dans l’espace aérien européen) et d’une augmentation du nombre de passagers commençant à dépasser la capacité combinée des compagnies aériennes, des manutentionnaires du terrain des compagnies aériennes et de l’aéroport ». Les employés font tout leur possible pour faire partir les voyageurs, « mais nous ne pouvons pas les mettre en danger pour leur propre sécurité et leur propre bien-être ».
Le dirigeant souligne que les recrutements « ont commencé en novembre dernier » en prévision de ce retour du trafic à la normale, et affirme que fin juillet « nous aurons autant de personnes travaillant en sécurité » qu’avant la pandémie de Covid-19. Il rappelle en outre la réouverture du Terminal 4 où 25 compagnies aériennes ont été « déplacées, pour fournir plus d’espace aux passagers ». Mais les nouvelles recrues « apprennent rapidement mais ne sont pas encore à pleine vitesse ».
Selon John Holland-Kaye, le sous-effectif reste en outre « considérable » dans certaines fonctions critiques de l’aéroport, « en particulier les gestionnaires au sol employés par les compagnies aériennes pour fournir du personnel d’enregistrement, charger et décharger et préparer les avions au redécollage ». Ils « font de leur mieux avec les ressources disponibles et nous leur apportons autant de soutien », mais cela une contrainte importante à la capacité globale de l’aéroport.
« Certaines compagnies aériennes ont pris des mesures importantes [dont British Airways par exemple NDLR], mais d’autres ne l’ont pas fait, et nous pensons que de nouvelles mesures sont maintenant nécessaires pour s’assurer que les passagers ont un voyage sûr et fiable. Nous avons donc pris la décision difficile d’introduire un plafond de capacité avec effet du 12 juillet au 11 septembre ». En intervenant maintenant, l’objectif de l’aéroport est « de protéger les vols pour la grande majorité des passagers à Heathrow cet été, et de donner la confiance que tous ceux qui voyagent dans l’aéroport auront un voyage sûr et fiable et arrivent à destination avec leurs bagages. Nous reconnaissons que cela signifie que certains voyages estivaux seront soit déplacés vers un autre jour ou un autre aéroport, soit seront annulés, et nous présentons nos excuses à ceux dont les plans de voyage sont affectés », précise le CEO.
Les dernières prévisions de Londres-Heathrow indiquent que même malgré « l’amnistie » sur les règles des créneaux de vol, les sièges quotidiens au départ au cours de l’été sont en moyenne de 104.000, soit 4000 de trop. « En moyenne, seulement environ 1500 de ces 4000 sièges quotidiens ont actuellement été vendus aux passagers, et nous demandons donc à nos partenaires les compagnies aériennes de cesser de vendre des billets pour cet été pour limiter l’impact sur les passagers ».
« Nous recrutons tous aussi vite que possible et visons à revenir à l’excellent service que vous devriez attendre du hub britannique dès que possible », a conclu le directeur d’Heathrow.
To give our passengers a better, more reliable service this summer and to keep our colleagues safe – we’ll be implementing a departing passenger cap of 100k from today to 11 Sept. Read more from our CEO about why we’re doing this here: https://t.co/kf3WdJeLbe pic.twitter.com/bJSlf3L95f
— Heathrow Airport (@HeathrowAirport) July 12, 2022
Kolo Wong a commenté :
13 juillet 2022 - 9 h 20 min
Comment va faire Iberia? Iberia est cliente de LHR. Ca va bloquer… Avez-vous des pistes?
Dugland a commenté :
13 juillet 2022 - 9 h 36 min
Et voilà, on sous traite tout et on se retrouve dans la mouise quand les sous traitants font défaut…
Fresco, cal a commenté :
13 juillet 2022 - 10 h 29 min
La sous traitance permet aussi de faire des économies, lesquels économies sont bien plus importantes que les pertes actuelles, lorsqu’on considère le temps long.
La sous traitance est aussi le moyen le plus fiable pour permettre la croissance du résultat d’une entreprise lorsque le marché est mature.
Enfin, la sous traitance permet à des individus de trouver une place sur le marché du travail avec, bien souvent, des valorisation salariales fréquentes.
Sam a commenté :
13 juillet 2022 - 14 h 18 min
C’est sûr, la sous traitance c’est le paradis. Cela permet de faire travailler des précaires sous payés plutôt que des salariés normaux.
Le complément de revenus qui leur est nécessaire pour vivre est versé non par l’employeur, mais par le contribuable.
On vit une époque moderne où le progrès social n’est pas un vain mot.
mais cela une contrainte a commenté :
16 juillet 2022 - 19 h 38 min
mais cela une contrainte