La compagnie aérienne British Airways a supprimé quelque 10.300 vols supplémentaires d’aout à octobre, soit désormais 13% de son programme estival. Et si le long-courrier n’est pas affecté, elle et tous les autres opérateurs à l’aéroport de Londres-Heathrow font face à la perspective d’une grève des avitailleurs d’AFS.

Une mauvaise nouvelle de plus pour les voyageurs britanniques : confrontée comme les autres à une demande de voyage en hausse et un manque de personnel dans les aéroports comme dans les avions, la compagnie nationale britannique a annoncé le 6 juillet 2022 une nouvelle vague d’annulations de vols. Les 10.300 départs supprimés entre aout et octobre sont tous sur le court et moyen-courrier au départ des aéroports de Londres (Heathrow, Gatwick et City), « pour pallier le manque de personnel »,. British Airways a déjà considérablement allégé son programme de vols depuis plusieurs mois : après 10% d’annulations évoquées en mai, on est passé à 11% cette semaine et désormais 13%. Les clients concernés par les réductions sont contactés, et se voient proposer des vols alternatifs ou un remboursement complet de leur billet d’avion.

 

La compagnie de l’alliance Oneworld précise que ne sont concernés que des destinations sur le court et moyen-courrier, les liaisons intercontinentales ne devant pas être affectées. « Nous ne sous-estimons pas l’impact que cela aura et nous faisons tout notre possible pour remettre les projets de voyage de nos clients sur les rails », a déclaré un porte-parole. Avant d’ajouter : « L’ensemble de l’industrie aéronautique continue de faire face à des défis importants et nous nous concentrons entièrement sur le renforcement de la résilience de nos opérations pour donner aux clients la certitude qu’ils méritent ».

Rappelons que la compagnie aérienne a durant la pandémie de Covid-19 supprimé quelque 10.000 emplois. Ses employés au sol ont en outre voté fin juin en faveur d’une grève à Heathrow, peut-être dès ce mois-ci, afin de faire annuler la baisse de salaire de 10% acceptée pendant crise sanitaire – avant laquelle British Airways opérait en moyenne 850 vols quotidiens.

La fin octobre coïncide avec la fin de « l’amnistie » décrétée fin juin par le ministère des Transports sur les règles des créneaux d’aéroports : le « utilisez-les ou perdez-les », suspendu lors de la pandémie de Covid-19, sera alors réinstauré, et les compagnies devront de nouveau utiliser 70% des créneaux disponibles – ou risquer de les voir redistribués à d’autres opérateurs.

Mais ce programme de vol et celui des autres compagnies aériennes présentes à Heathrow, font face à une nouvelle menace : les travailleurs de la grande entreprise de ravitaillement d’avions Aviation Fuel Services (AFS) ont été consultés par le syndicat Unite, et ont massivement voté en faveur de la grève dans le but de mettre fin à « trois ans gel des salaires ». Une première grève de 72 heures débutera le 21 juillet  à 5h du matin, et se terminant à 4h59 le 24 juillet.

AFS, une coentreprise entre BP, Total Energies, Q8 Aviation et Valero Energy, doit selon la secrétaire générale de Unite, Sharon Graham, « offrir à ses travailleurs une augmentation de salaire décente. Les compagnies pétrolières et gazières réalisent des profits énormes, AFS a donc les moyens de faire une offre appropriée. Les travailleurs d’AFS ont subi des réductions de salaire pendant trois ans, il est donc temps de récompenser leurs sacrifices ».

AFS fournit des services de ravitaillement à plus de 70 compagnies aériennes dans le premier aéroport britannique, dont Air France, KLM, Virgin Atlantic, American Airlines, Delta, United, SAS Scandinavian, Emirates, Japan Airlines ou Singapore Airlines entre autres.

Toujours à Heathrow, les employés à l’enregistrement de British Airways avaient déjà voté le mois dernier en faveur d’une grève, afin de faire annuler la baisse de salaire de 10% acceptée pendant la crise sanitaire.

British Airways supprime 10.300 vols de plus cet été 1 Air Journal

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