Le choix par le gouvernement italien du fonds d’investissement Certares et des compagnies aériennes Air France-KLM et Delta Air Lines pour engager des négociations exclusives pour la vente d’une participation majoritaire dans ITA Airways n’entrainera pas d’investissement « à ce stade » pour le groupe franco-néerlandais

Air France-KLM « se réjouit de l’annonce faite par le gouvernement italien accordant au consortium formé par Certares, Air France-KLM et Delta Air Lines l’exclusivité pour la prochaine phase des négociations en vue de l’acquisition potentielle d’une participation détenue directement par le ministère de l’Economie et des Finances italien dans ITA », a indiqué le 31 aout 2022 le groupe dans un communiqué, après le choix du Trésor italien du consortium aux dépens de Lufthansa alliée à MSC. « En cas de conclusion de cette opération, Air France-KLM deviendrait un partenaire commercial et opérationnel de la compagnie aérienne italienne, au sein du consortium mené par Certares. Air France-KLM n’investit pas à ce stade dans la structure du capital d’ITA. Toutefois, le groupe Air France-KLM pourrait envisager à moyen terme de prendre une participation minoritaire dans ITA », membre comme lui de l’alliance SkyTeam.

Le « soumissionnaire préféré » pour la privatisation partielle de celle qui remplace la défunte Alitalia comme compagnie nationale italienne depuis le 15 octobre dernier aurait selon Il Messagero été choisi après une offre d’environ 600 millions d’euros, pour 56% du capital d’ITA Airways ; l’Etat italien conserverait donc 44% de sa compagnie aérienne, avec deux des cinq sièges au Conseil d’administration.

Air France-KLM ne peut de toute façon investir dans ITA Airways que de façon limitée, les règles de la Commission européenne limitant cette possibilité à 10% tant que l’ensemble des aides d’Etat perçues durant la pandémie de Covid-19 n’ont pas été remboursées. Ce à quoi le groupe s’emploie, comme l’a montré l’investissement d’Apollo début juillet. A l’intérieur du consortium « préféré », la répartition entre les partenaires reste inconnue, notamment la place de Delta – qui prendrait 5%, ITA Airways devant de toute façon conserver une majorité de capitaux européens.

Rappelons que le résultat de ces négociations exclusives n’est pas attendu avant la fin de l’année. Or d’ici là, l’Italie aura un nouveau gouvernement, et la dirigeante du parti Frères d’Italie (FdI), donné favori pour les élections du 25 septembre, a demandé « une pause » dans la privatisation d’ITA Airways. « Parce qu’il est très important de savoir (…) s’il est possible de conserver une compagnie nationale », a déclaré Giorgia Meloni.

ITA Airways : pas d'investissement pour l'instant par Air France-KLM 1 Air Journal

©AJ/Air France/Airbus