Le patron de la compagnie aérienne low cost Ryanair menace de nouveau la Belgique, dont l’économie ne lui donne « aucune confiance » – et où grèves et taxes le mettent en colère.

Comme en juillet dernier à l’annonce d’une grève de pilotes, et après un été marqué par celle des PNC, Michael O’Leary ne décolère pas : « « Je ne vois aucune croissance dans votre pays pour les 12 prochains mois. La Belgique, ce pays qui me tient tant à cœur, notamment pour ses syndicats, a un modèle économique bizarre », a-t-il déclaré le 2 septembre 2022 au quotidien La Libre Belgique. L’aéroport de Bruxelles-Zaventem « fait partie de ces bases que nous surveillons de très près. Je ne peux pas garantir que nous ne fermerons pas cet hiver », a précisé le dirigeant. Pour celle de Charleroi-Brussels South, il dit réfléchir « au retrait des avions ». Avant de préciser que les Boeing 737 de Ryanair iront « là où il y a de la croissance et là où nous pouvons faciliter notre modèle à faible coût. Si nous avons un meilleur accord avec un autre aéroport, nous déménagerons ».

La low cost s’apprêterait à fermer plusieurs bases européennes « dans les deux prochaines semaines », affirme le quotidien. La déclaration de Michael O’Leary survient après un nouveau record de trafic le mois dernier, et des prévisions financières tablant sur un bénéfice d’1 milliard d’euros en 2022, sur un fond de poursuite son expansion. « Nous allons continuer à nous développer en Europe. Nous aimerions également nous développer dans les pays d’Afrique du Nord, en particulier le Maroc », a-t-il précisé.

Les syndicats ne sont pas seuls objets de sa colère, a rappelé le dirigeant qui vise en particulier la taxe passager mise en place en avril dernier, et l’augmentation des taxes aéroportuaires à Zaventem. « Qui a inventé cette merde ? Brussels Airlines, qui passe par Francfort pour ses vols long-courriers, ne la paie pas. C’est une blague! Nous préférons taxer les pauvres qui voyagent avec Ryanair », s’exclame Michael O’Leary à propos de la première. « En plus de cette taxe stupide qui pénalise les aéroports belges, la direction de Zaventem a eu la brillante idée d’augmenter ses tarifs alors que l’aéroport a perdu 30% de son trafic » à cause de la pandémie de Covid-19, ajoute-il à propos de la seconde.

Ce n’est bien sûr pas la première fois que Ryanair menace de quitter un pays ou une ville, face à une tension sociale ou un problème de taxes en général. La base de Marseille (rouverte en 2019) s’en souvient, tout comme celle de Pescara mais aussi depuis le printemps celle de Francfort. Ou face simplement à un manque de succès, comme à Belfast qui a retrouvé son trafic et accueillera l’année prochaine sa quatrième base en quinze ans…

Ryanair menace de nouveau les aéroports belges 1 Air Journal

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