La compagnie aérienne low cost Ryanair a décidé de fermer sa base d’Athènes durant la saison hivernale, face à des taxes d’aéroport trop élevées. Et elle recherche de nouveaux candidats pour son panel de clients devant « aider à améliorer l’expérience client ».

Affirmant que le gouvernement grec « ne répond pas à son plan de relance du tourisme », la spécialiste irlandaise du vol pas cher a annoncé la fermeture à partir du 29 octobre 2022 et pour le reste de la saison hivernale de sa base à l’aéroport d’Athènes-Eleftherios Venizelos, la « porte d’entrée vitale pour l’économie grecque » perdant « 200 millions de dollars d’investissement ». L’aéroport d’Athènes, où deux Boeing 737-800 sont stationnés, « ainsi que les autres aéroports grecs appartenant au groupe monopolistique allemand Fraport » n’offrent aucune incitation à stimuler le trafic pendant la saison hivernale, à développer le tourisme hors période de pointe et à relier Athènes à d’autres destinations « pour faire d’Athènes une destination populaire toute l’année », a déclaré Ryanair dans un communiqué.

Le réseau de la low cost va donc être réduit au départ d’Athènes cet hiver à dix destinations, contre 17 actuellement (y compris Charleroi, mais aucune en France). Elle propose actuellement des routes vers 12 aéroports grecs, mais sa part de marché dans le pays ne dépasse pas 6,3%, loin derrière les locales Aegean Airlines et SKY Express ; à Athènes, Ryanair est à environ 3,7% selon ch-aviation.

D’après la low cost, le gouvernement grec n’offre « pas d’incitations à long terme » aux compagnies aériennes pour investir dans l’aéroport d’Athènes pendant les périodes creuses ou pour développer le tourisme « comme l’ont fait l’Espagne, l’Italie, le Portugal et Chypre ». Elle pointe en particulier la décision de vendre la plupart des aéroports du pays « à des opérateurs allemands à coût élevé » en 2015, qui a eu un « effet dévastateur sur la création d’emplois » puisque ces opérateurs étrangers « étranglent l’économie grecque en limitant le flux de touristes et de voyages d’affaires, sans baisser les prix pour stimuler le trafic ».

Le gouvernement grec est en outre accusé par Ryanair de continuer à appliquer une « redevance de développement aéroportuaire » de 12 € par passager, malgré ses propositions pour « doubler le nombre de passagers de 5 millions à 10 millions au cours des 5 prochaines années, réduire la saisonnalité de plus de 2,5 millions de passagers supplémentaires hors pointe par an, augmenter les revenus du tourisme jusqu’à 1 milliard d’euros par an, créer 4000 emplois locaux et voir une croissance indispensable dans les îles et régions mal desservies ».

Le CEO de Ryanair, Eddie Wilson, a déclaré : « nous sommes déçus d’annoncer la fermeture de notre base d’Athènes fin octobre 22 pour la saison d’hiver, car le gouvernement grec a inexplicablement échoué à respecter les plans de croissance ambitieux de Ryanair pour un plan de relance du tourisme indispensable pour réduire les redevances aéroportuaires non compétitives. et aider à la reprise du trafic post-Covid, comme l’ont déjà fait la Croatie, l’Irlande, le Portugal et d’autres pays. L’aéroport d’Athènes est un excellent exemple de la façon dont le gouvernement grec et les intérêts aéroportuaires allemands à coût élevé ne parviennent pas à apporter des avantages à la population et à l’économie de la Grèce ».

Il est « inexplicable » selon Ryanair que le gouvernement grec n’utilise pas d’incitations dans les aéroports du pays pour « promouvoir les entreprises et les emplois grecs » ; elle rappelle au passage avoir déjà dû fermer sa base de Rhodes- Diagoras durant cette saison estivale. Rappelons que Fraport Greece, une coentreprise contrôlée à 73,4% par l’opérateur allemand, est le concessionnaire de 14 aéroports grecs – dont Athènes ne fait pas partie…

Ryanair : base d’Athènes fermée, candidats pour le panel de clients recherchés 1 Air Journal

©Aegean Airlines

Côté expérience client, Ryanair a rouvert le 5 septembre les candidatures pour rejoindre son panel de clients. Après « deux événements très réussis cette année », elle cherche maintenant à élargir le panel consultatif lancé en mai 2021 afin de recueillir « davantage de commentaires, de recommandations et d’idées de la part de sa clientèle ». Les huit heureux clients de Ryanair sélectionnés « auront un aperçu exclusif des opérations de la compagnie aérienne n°1 en Europe, rencontreront des membres clés de la direction et joueront un rôle déterminant dans l’élaboration du programme d’amélioration de la clientèle de Ryanair pour l’année 2023 ». Les candidatures doivent être envoyées avant le 12 septembre sur son site.

Dara Brady, directeur marketing et digital de Ryanair, a déclaré : « Nous sommes ravis d’accueillir 8 nouveaux membres dans notre panel de clients cet automne, renforçant ainsi l’engagement de Ryanair à proposer des tarifs bas, une palette riche de destinations, une fiabilité et un service client de premier ordre. Notre panel de clients a joué un rôle déterminant en nous aidant à améliorer l’expérience de nos clients au cours de l’année écoulée, et nous sommes impatients de travailler avec nos nouveaux panélistes pour élaborer notre programme d’amélioration de la clientèle 2023, alors que Ryanair continue de se développer en Europe pour transporter 225 millions de passagers par an d’ici 2026 ».

Ryanair : base d’Athènes fermée, candidats pour le panel de clients recherchés 2 Air Journal

©Ryanair