La compagnie aérienne low cost Ryanair a confirmé la fermeture de sa base à Bruxelles durant la saison hivernale. Ce qui n’inquiète pas particulièrement le patron de l’aéroport, qui évoque un « impact limité ».

Présentée comme une possibilité la semaine dernière, la fermeture fin octobre pour l’hiver de la base de la spécialiste irlandaise du vol pas cher à Bruxelles-Zaventem a été confirmée le 7 septembre 2022. Ryanair justifie sa décision par « l’augmentation des frais et taxes », les deux Boeing 737-800 basés dans la capitale devant être réaffectés vers des aéroports européens « à plus bas coût » ; et selon le CEO de Ryanair Holdings Michael O’Leary il n’y a « aucune certitude » sur leur retour au printemps 2023. La low cost confirme toutefois que 12 liaisons vers Bruxelles seront toujours proposées, contre 16 actuellement, mais elles seront opérées par des avions basés en dehors de Belgique, et avec des fréquence réduites – sans départ de la capitale belge le matin entre autres. L’aéroport de Charleroi, où quinze avions sont basés, n’est pas affecté.

« Contrairement à d’autres aéroports européens qui baissent les coûts pour récupérer du trafic, Bruxelles Zaventem a choisi d’augmenter les prix, ce qui le rend moins compétitif par rapport aux autres aéroports européens, dont Charleroi qui a mis en place des programmes d’incitation à la reprise du trafic pour toutes les compagnies aériennes », souligne la low cost dans un communiqué. « En plus de la hausse des coûts à Zaventem, le gouvernement belge a introduit de nouvelles taxes ridicules, notamment une taxe de 2 € par passager au départ sur les routes de l’UE et une fausse ‘écotaxe’ de 10 € pour chaque passager prenant un vol de moins de 500 km. Dans le même temps, les vols long-courriers (et en correspondance) les plus polluants continuent de ne payer aucune taxe environnementale ». Et Ryanair de demander : « Si le gouvernement belge était sérieux dans la lutte contre le changement climatique, pourquoi exempte-t-il les passagers en correspondance (les plus gros pollueurs de tous) de l’écotaxe de 10 € ? »

Côté emploi, la fermeture de la base de Bruxelles-Zaventem a été « malheureusement » annoncée aux quelque 80 pilotes, hôtesses de l’air, stewards, mécaniciens et employés au sol déclare Ryanair. Aucun des 44 PNC n’est belge selon les syndicats, qui évoquent un reclassement dans une autre base « en fonction des préférences et/ou de la nationalité », mais aussi la mise en place d’un système de navette entre Zaventem et Charleroi.  

Selon Michel O’Leary, « nous n’avons pas d’alternative suite à de nouvelles augmentations de coûts depuis Zaventem et à la décision absurde du gouvernement belge d’introduire de nouvelles taxes sur les vols les plus performants sur le plan environnemental tout en exonérant les vols les plus polluants (long courrier et correspondance) de toute écotaxe. Alors que nous continuons à nous développer dans d’autres aéroports européens qui comprennent que des redevances aéroportuaires plus faibles sont nécessaires pour la reprise du trafic post Covid, nous n’avons d’autre choix que de fermer notre base de Bruxelles Zaventem cet hiver en réponse à des coûts plus élevés ».

Ryanair « continue de négocier avec succès des accords de reprise à long terme à faible coût dans de nombreux aéroports pour soutenir la croissance du trafic à 225 millions de passagers d’ici 2026, offrant des tarifs bas, une fiabilité et un excellent service client ».

La direction de Bruxelles-Zaventem a réagi hier, se disant convaincu que les passagers ne ressentiront pas la différence : « bien que les activités de Ryanair contribuent à l’offre à Brussels Airport, il existe également d’autres compagnies aériennes qui proposent les mêmes destinations, à l’exception de Pise en Italie et d’Amman en Jordanie. Brussels Airport s’attend à ce que d’autres compagnies aériennes proposent leurs services vers ces destinations ». L’aéroport souligne que Ryanair représente actuellement 8% des vols au départ à Zaventem, soit environ 15 rotations quotidiennes dont 5 assurées par un équipage basé sur place.

De nouvelles taxes d’aéroport à Zaventem sont actuellement à l’étude face à l’inflation en particulier des prix de l’énergie, qui devraient être introduites à partir d’avril 2023. Une décision est attendue d’ici la fin de l’année. Mais Michael O’Leary a été clair : « Nous ne reviendrons à Bruxelles que quand les tarifs et la taxe fédérale seront revus ».

Bruxelles sans base Ryanair cet hiver : un impact limité selon l’aéroport 1 Air Journal

©Ryanair