Le groupe Air France-KLM a signé deux contrats avec les fournisseurs Neste et DG Fuels pour la fourniture de 1,6 million de tonnes de carburant d’aviation durable, assurant son approvisionnement avec l’objectif incorporer 10% de SAF d’ici à 2030.

Les deux contrats annoncés le 25 octobre 2022 par la compagnie aérienne franco-néerlandais, pour de premières livraisons dès l’année prochaine, sont « une première étape importante » mais représentent « environ 3 de ces 10% ». Cette première série d’accords d’approvisionnement pour couvrir les besoins en SAF d’Air France, KLM Royal Dutch Airlines et Transavia « pour les années à venir » prévoient la fourniture d’un volume total de 1,6 million de tonnes de carburant d’aviation durable entre 2023 et 2036, évitant selon le communiqué du groupe « l’émission de 4,7 millions de tonnes de CO₂ par rapport à l’utilisation de carburants fossiles, sur l’ensemble du cycle de vie ».

Neste fournira 1 million de tonnes de SAF sur la période 2023 à 2030, et DG Fuels de 600 000 tonnes sur la période 2027 à 2036. Des discussions sont en cours avec d’autres fournisseurs « en vue d’établir progressivement un réseau diversifié capable de répondre aux besoins en carburant durable au niveau mondial », souligne Air France-KLM..

« Pleinement engagé dans la réduction de son impact environnemental », le  groupe vise à réduire ses émissions de CO₂ par passager/km de 30% d’ici 2030 par rapport à 2019, « un objectif qui a été soumis à l’organisme indépendant SBTi ». Sa trajectoire de décarbonation passe par l’incorporation de 10% de SAF d’ici 2030, mais également par le renouvellement de la flotte et l’éco-pilotage.

En s’engageant dès maintenant sur des achats de carburants d’aviation durable, Air France-KLM « soutient le développement de filières de production », qui selon lui reste très faible à l’échelle mondiale (« en 2021, la production de SAF représentait 0,01 % de la consommation mondiale de kérosène »), ce qui se traduit par des prix 3 à 4 fois supérieurs à ceux du kérosène. En augmentant la demande, Air France-KLM « entend jouer un rôle dans le développement des chaînes de production nécessaires pour permettre une large adoption du carburant durable à horizon 2030 ».

D’autres engagements environnementaux viendront s’ajouter dans les années à venir (nouveaux contrats d’approvisionnement en SAF, R&D sur les e-carburants ou les hydrogènes, captage direct avant stockage du carbone dans l’air (DACCS), etc.), rappelle le groupe. Pour qui l’objectif de zéro émission nette en 2050 ne pourra être atteint « que si tous les acteurs publics et privés s’engagent ensemble à réussir cette transition. Ce soutien pourrait prendre la forme de mécanismes incitatifs, tels que ceux déjà en vigueur aux Etats-Unis, notamment dans l’Etat de Californie ».

 « La décarbonation est le plus grand défi qui s’impose au transport aérien. Air France-KLM active tous les leviers disponibles pour réduire son impact environnemental : renouvellement de la flotte, éco-pilotage et utilisation accrue de carburants d’aviation durable certifiés », a déclaré Benjamin Smith, Directeur général d’Air France-KLM. « Les contrats que nous venons de signer incarnent notre engagement à long terme en faveur du développement de filières de production de SAF dans le monde. Et cela, au bénéfice de l’industrie dans son ensemble. Nous sommes impatients de travailler avec Neste et DG Fuels, avec lesquels nous avons établi de solides partenariats qui ouvriront la voie à la création d’un réseau mondial de fournisseurs capable de répondre à nos besoins futurs », a-t-il ajouté.

Air France-KLM a mis en place une politique d’approvisionnement stricte et s’engage à n’acheter que des SAF « qui n’entrent pas en concurrence avec l’alimentation humaine ou animale, qui sont certifiés RSB ou ISCC+ pour leur durabilité et qui ne sont pas produits à partir d’huile de palme ». Ses compagnies aériennes incorporent déjà jusqu’à 1% de SAF sur leurs vols au départ de France et des Pays-Bas, « afin notamment de se conformer à la législation française en vigueur depuis janvier 2022 ».

En 2011, KLM a effectué le premier vol commercial au monde partiellement alimenté en SAF, tandis qu’Air France a lancé en 2014 la “Lab Line for the Future“, une expérience de deux ans au cours de laquelle 78 vols entre les aéroports de Paris-Orly et Toulouse-Blagnac et entre Orly et Nice-Côte d’Azur ont été partiellement alimentés en carburant d’aviation durable.

Air France-KLM soutient également le développement d’une filière de production en France et aux Pays-Bas. En 2020, Air France a collaboré avec Airbus, Safran, Suez et Total pour favoriser l’émergence d’une filière de production de SAF en France. En 2021, Air France a effectué son premier vol long-courrier alimenté par du SAF produit en France, tandis que KLM a effectué le premier vol commercial au monde avec du carburant synthétique durable produit aux Pays-Bas.

Les SAF peuvent réduire les émissions de CO₂ de 80% en moyenne par rapport au carburant conventionnel sur la base du cycle de vie et ne nécessitent aucune modification des moteurs. La génération actuelle de SAF peut être fabriquée à partir d’huiles de cuisson usagées, de déchets ou de résidus agricoles et forestiers. À l’avenir, des carburants d’aviation synthétiques durables seront également disponibles, fabriqués à partir d’hydrogène et de carbone capturé dans l’atmosphère.

SAF : 1,6 million de tonnes commandé par Air France-KLM 1 Air Journal

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