Des centaines de militants écologistes ont envahi samedi le tarmac de l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol, occupant une aire dédiée aux jets privés. Ils ont été évacués trois heures plus tard, sans avoir affecté le trafic régulier.

Passant au-dessus des clôtures et visant spécifiquement le terminal VIP du premier aéroport néerlandais, les militants de Greenpeace et d’Extinction Rebellion ont lancé une action spectaculaire le 4 novembre 2022 : certains se sont enchainés aux roues de jet d’affaires, tandis que d’autres se contentaient de les entourer, chantant des slogans comme « Schiphol pollueur de l’environnement » ou « À bas les vols ». Le nombre de militants était estimé à plus de 300 par les forces de l’ordre et 500 par Greenpeace, leur manifestation durant environ trois heures et incluant des balades à vélo sur la piste réservée à l’aviation d’affaires – et séparée de celles utilisées pour les vols réguliers. Selon l’aéroport, aucun vol d’affaires n’était de toute façon programmés avant la nuit de samedi.

Pour Dewi Zloch, le chef de campagne néerlandais de Greenpeace, Amsterdam « devrait réduire ses mouvements de vols, mais à la place, il construit un tout nouveau terminal. L’élite riche utilise plus de jets privés que jamais, ce qui est la façon la plus polluante de voler. C’est typique de l’industrie aéronautique (…). Cela doit cesser. Nous voulons moins de vols, plus de trains et une interdiction des vols court-courriers inutiles et des jets privés ».

Une centaine d’arrestations ont été effectuées, Greenpeace accusant les forces de l’ordre d’avoir eu parfois « la main lourde ». « Nous prenons cela très au sérieux. Ces personnes sont dans un endroit où elles n’auraient pas dû se trouver », a déclaré à l’AFP le porte-parole de Schiphol le major Robert van Kapel.

Le gestionnaire de l’aéroport avait répondu dès vendredi à une lettre ouverte de Greenpeace sur ses objectifs de durabilité : selon le CEO Ruud Sondag, Schiphol « a une importante mission sociale : connecter les Pays-Bas au reste du monde et aider à promouvoir le bien-être des Néerlandais. Schiphol relie directement les Pays-Bas à près de 300 destinations à travers le monde. C’est merveilleux, mais cela doit être fait différemment. D’une manière qui est meilleure pour nos employés et l’environnement, avec moins d’émissions et de pollution. Notre objectif est clair. Nous voulons des aéroports sans émissions d’ici 2030 et une aviation climatiquement neutre d’ici 2050. Et nous avons le devoir de montrer la voie à cet égard. Quand je regarde ce secteur maintenant, je vois que, oui, cela doit se faire plus rapidement; Je partage ce sentiment d’urgence ».

Et le dirigeant concluait : « Je serai heureux de dialoguer avec tout le monde ; avec Greenpeace, les salariés, les syndicats, avec tout le monde dans la période à venir. Et, comme pour samedi, soyez les bienvenus, mais gardons les choses civiles »…

Amsterdam: des militants écologistes bloquent les jets d’affaires 2 Air Journal

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