KLM soutient les conclusions du rapport Wennink « The Route to Future Prosperity », qui souligne le rôle stratégique du transport aérien dans l’économie néerlandaise. La compagnie appelle le gouvernement à créer un fonds national dédié aux carburants d’aviation durables (SAF) afin d’accélérer la transition écologique du secteur tout en préservant la compétitivité du pays.

KLM s’est clairement positionnée en faveur des recommandations émises dans le rapport Wennink, publié début décembre 2025. Ce document met en lumière l’importance de l’aviation et de Schiphol pour le commerce extérieur, l’emploi et l’innovation aux Pays-Bas. « L’aviation est essentielle pour maintenir la prospérité et la position internationale des Pays-Bas », rappelle Marjan Rintel, CEO de KLM. « Il est crucial d’investir dans un avenir durable pour le secteur plutôt que d’imposer de nouvelles taxes nationales. »

La compagnie néerlandaise rappelle qu’un affaiblissement du hub de Schiphol ou une fiscalité trop lourde nuiraient à la connectivité mondiale du pays, mettant en péril des milliers d’emplois liés au transport, au tourisme et à la logistique. Selon KLM, « restreindre l’aviation reviendrait à compromettre la compétitivité néerlandaise ». À l’inverse, un investissement coordonné entre l’État et les acteurs industriels permettrait d’ancrer durablement la transition énergétique du transport aérien.

Un levier concret pour la décarbonation : le SAF

Le carburant d’aviation durable (SAF) est aujourd’hui la solution la plus prometteuse pour réduire rapidement les émissions de CO₂ du secteur. Ce carburant permet jusqu’à 65 % de réduction des émissions sur l’ensemble de son cycle de vie par rapport au kérosène fossile, selon l’IATA et l’UE. KLM utilise déjà une proportion de SAF supérieure aux obligations fixées par le règlement européen ReFuelEU Aviation, et a signé un accord d’approvisionnement à long terme avec la société SkyNRG pour soutenir la construction de la première usine dédiée au SAF à Delfzijl, dans le nord des Pays-Bas. Cependant, pour atteindre la part de 14 % de SAF d’ici 2030, comme le prévoit la stratégie nationale, la compagnie estime indispensable d’abaisser les coûts de production et de favoriser l’accès aux matières premières durables.

KLM appelle à la création d’un fonds national pour les carburants durables, en cohérence avec les politiques européennes, notamment le Sustainable Transport Investment Plan (STIP). Un tel fonds pourrait être alimenté par les recettes actuelles de la taxe aérienne néerlandaise.

L’objectif : accélérer la production locale de SAF et renforcer le leadership des Pays-Bas dans l’innovation énergétique. KLM identifie trois axes majeurs :

  1. Rendre le SAF accessible et compétitif.
    Un mécanisme de soutien financier permettrait de combler l’écart de prix entre le SAF et le kérosène fossile. Selon l’estimation du rapport, un investissement annuel de 60 millions d’euros suffirait à augmenter la part de SAF de 1 % dans les volumes consommés.
  2. Favoriser la production nationale.
    Lever les obstacles administratifs et logistiques pour accélérer le développement d’infrastructures de production et améliorer l’accès aux biomatériaux et déchets nécessaires à la fabrication du SAF.
  3. Investir dans les carburants de synthèse (eSAF).
    Soutenir la recherche dans les technologies émergentes d’e-carburants à base d’hydrogène et de CO₂ capturé, afin de renforcer la position des Pays-Bas dans les programmes européens d’innovation.

Pour KLM, l’implication directe du gouvernement est décisive : « Ce n’est qu’en agissant ensemble que nous pourrons garantir l’avenir du transport aérien durable », souligne Marjan Rintel. La création d’un fonds national SAF permettrait aux Pays-Bas de devenir un acteur clé dans la production et l’utilisation de carburants alternatifs, à l’image du modèle adopté pour l’énergie éolienne ou solaire il y a plusieurs années.

KLM plaide pour un fonds national consacré au SAF 1 Air Journal

©KLM