Le conflit qui oppose Airbus à la compagnie aérienne Qatar Airways sur les long-courriers A350 a été porté à l’attention des dirigeants français et qatari, le président français Emmanuel Macron et l’émir qatari Tamim ben Hamad al Thani.

Selon les déclarations d’un responsable français à l’agence Reuters et des courriers électroniques internes produits récemment par Airbus devant un tribunal britannique, les deux dirigeants ont discuté de la question au mois de décembre dernier, lors d’une visite du président français Emmanuel Macron à Doha. Cet échange à un niveau gouvernemental confirme que le conflit qui oppose l’avionneur européen et la comapgnie aérienne qatarie dépasse le cadre judiciaire.

Les deux entreprises sont engagées dans une bataille juridique en Grande-Bretagne alors que la compagnie aérienne de Doha, qui invoque un enjeu sécuritaire, accuse Airbus de défauts de conception (dégradation des peintures, érosion de la couche de protection) sur quelque 20 appareils A350 qu’elle a cloués au sol et réclame 200 000 dollars d’indemnisation par avion par jour d’immobilisation.

Des courriels internes fournis le mois dernier par Airbus au tribunal britannique saisi pour régler le litige montrent que l’avionneur européen a discuté en interne des moyens de faire avancer le dossier sur de multiples fronts, notamment politique. Certains diplomates européens ont expliqué à Reuters que la pression pour maintenir de bonnes relations avec le Qatar étaient fortes, d’autant plus à l’approche de l’hiver, alors que l’Europe se prépare à faire face à des pénuries d’énergie.