La  compagnie aérienne Virgin Atlantic prévoit pour l’année prochaine un vol transatlantique en Boeing 787-9 Dreamliner dont les moteurs seront entièrement alimentés avec du carburant d’aviation durable (SAF).

Vers la fin de l’année prochaine sans plus de précision, la compagnie britannique opèrera ce que le motoriste appelle « le premier vol transatlantique net zéro » entre sa base à Londres-Heathrow et l’aéroport de New York-JFK, à bord d’un 787- pouvant accueillir 31 passagers en classe Affaires, 35 en Premium et 198 en Economie. Ses moteurs Rolls-Royce Trent 1000 seront alimentés à 100% en SAF, fabriqué principalement à partir d’huiles et de graisses usagées. L’utilisation de 100 % de SAF pendant le vol, combinée à l’élimination du carbone grâce aux crédits de biochar (un charbon végétal qui piège et stocke le carbone extrait de l’atmosphère à long terme) « rendra le vol neutre en carbone », précise un communiqué commun.

Ce vol permettra de recueillir les données nécessaires « pour soutenir les travaux en cours et à venir » pour tester et certifier « des mélanges plus élevés de SAF et leurs impacts non-CO2 », tout en explorant comment « les améliorations de l’efficacité opérationnelle, l’optimisation des vols et les suppressions de carbone peuvent contribuer à atteindre le vol net zéro », soulignent Virgin Atlantic et Rolls-Royce.

« Ce défi est une reconnaissance du rôle essentiel que les SAF doivent jouer dans la décarbonation de l’aviation, et de l’action collective urgente nécessaire pour étendre la production et l’utilisation du SAF à l’échelle mondiale », a déclaré Shai Weiss, CEO de Virgin Atlantic. Selon Rachael Everard, responsable du développement durable chez Rolls-Royce, « le Trent 1000 peut déjà voler avec un mélange à 50% de SAF sur des vols commerciaux, et d’ici la fin de 2023, nous aurons prouvé que toute notre famille de moteurs Trent et de moteurs d’aviation d’affaires est compatible avec 100% de SAF ».

Cette « première mondiale » sera effectuée grâce au soutien financier du gouvernement britannique, et en association avec l’Imperial College de Londres, l’Université de Sheffield, le Rocky Mountain Institute (RMI) et ICF International. Afin de soutenir l’éclosion d’une filière britannique du carburant durable, Londres veut imposer un seuil d’au moins 10% de SAF d’ici 2030 sur les vols commerciaux, pour « créer une demande sûre et croissante, continuer à investir dans une industrie nationale des SAF ». Une industrie susceptible de générer un chiffre d’affaires annuel de 2,75 milliards d’euros d’ici 2040, et soutenir jusqu’à 5200 emplois au Royaume-Uni d’ici 2035.

Un vol transatlantique 100% SAF avec Virgin Atlantic en 2023 1 Air Journal

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