Après un coup de semonce, la compagnie aérienne low cost Viva Air Colombia a suspendu toutes ses opérations à Bogota, un espoir ténu de reprise des vols reposant sur le feu vert de l’Aviation civile à son rachat par le groupe Avianca.

Suite à la semaine noire qui l’avait vue clouer au sol une partie de sa flotte tandis que son PDG démissionnait, la spécialiste colombienne du vol pas cher basée à l’aéroport de Bogota-El Dorado s’est rendue à l’évidence : elle a annoncé le 1er mars 2023 la suspension avec effet immédiat de ses opérations, citant l’impact « dévastateur » de la pandémie de Covid-19 sur ses finances. Viva Air Colombia desservait 18 destinations intérieures et 8 internationales, dont Miami et Orlando aux USA.

Dix mois après l’annonce de son acquisition par le groupe colombien Avianca, Viva Air était en pleine restructuration de sa dette estimée à 839 millions de dollars. Et surtout, elle attendait le feu vert de l’Autorité de l’aviation civile (Aerocivil) à son acquisition, feu vert déjà refusé précédemment en raison du risque pour la concurrence. La low cost a été contrainte de se défendre d’accusations de pressions, expliquant dans un communiqué : « Viva n’a pas pris cette mesure drastique comme une stratégie de pression sur le gouvernement. Elle a pris cette décision parce que, comme nous le disons depuis des mois, notre réalité est que nous sommes confrontés à une crise financière ».

Côté employés, moins de 200 des 1250 salariés de Viva Air Colombia auraient accepté une proposition de départ en retraite anticipée. Ils ont lancé un « appel au sauvetage », avant l’inévitable plan de licenciement.

Lancée en mai 2012 par Irelandia Aviation (qui est aussi à la tête de VivaAerobus au Mexique), la low cost est à la tête d’une flotte de neuf Airbus A320 de 180 ou 188 sièges, et de dix A320neo de 188 places (deux immobilisés depuis décembre, 20 autres encore attendus). Deux A320 pris en leasing ont déjà envoyés en stockage, trois autres devant suivre pour une flotte opérationnelle réduite à 16 monocouloirs.

Viva Air Colombia est également dans le viseur de deux autres repreneurs potentiels, la low cost chilienne JetSmart (filiale du groupe IndiGo Partners) et la filiale colombienne du groupe LATAM Airlines, qui est déjà venue « au secours des passagers de Viva » affectés par les suppressions de vols.

La low cost Viva Air a suspendu les opérations 1 Air Journal

©AJ/Airbus/Viva Air