Airbus a officiellement lancé la production de son futur avion cargo A350F, avec la production à Nantes des premières pièces du caisson central de voilure.

A peine dix-huit mois après le lancement de ce que l’avionneur européen appelle « le gros porteur cargo le plus efficace au monde », les premières découpes de métal pour l’A350F viennent d’avoir lieu à Nantes avec l’usinage des premières pièces pour le caisson central de voilure (CWB). Ces pièces comprennent le « cruciforme vertical », le raccord massif qui relie les caissons des ailes extérieures au CWB. Les équipes nantaises ont également réalisé selon Airbus les premiers « pieds extérieurs » reliant le CWB aux coques latérales du fuselage ; ces derniers sont notamment modifiés sur l’A350F « pour supporter les charges du plancher du pont principal du cargo ». Le CWB et ses pièces associées sont produits par Airbus Atlantic, la nouvelle société d’aérostructures d’Airbus créée en janvier 2022 par la fusion de STELIA Aerospace et des usines Airbus de Nantes et de Montoir-de-Bretagne (anciennement connu sous le nom de site de “Saint-Nazaire”).

 

Alors qu’Airbus Atlantic produit déjà des CWB pour les A350 passagers, le CWB pour l’A350F comporte des poutres de plancher renforcées pour supporter les palettes et les conteneurs les plus lourds que l’A350F transportera – au centre même de l’avion. Une fois terminé, le CWB mesurera 6,5 m de long, 5,5 m de large et 3,9 m de haut.

Traditionnellement, les premières pièces produites pour un nouvel avion ou une nouvelle variante sont le CWB. Sur toutes les versions de l’A350, ce composant est largement commun et fabriqué en fibre de carbone. Les principales modifications apportées à la conception de la CCB pour le cargo sont les renforcements nécessaires pour faire face aux charges accrues sur le plancher du pont principal liées à ses opérations de fret. Ces modifications concernent les entretoises composites internes du CWB et la structure métallique (aluminium-lithium) située au-dessus du couvercle composite supérieur du CWB qui supporte le plancher.

Une fois le grand sous-ensemble CWB prêt à être livré « dans les mois à venir », il sera selon Airbus chargé sur un gabarit de transport spécial et quittera Nantes par la route pour rejoindre l’usine d’Airbus Atlantic à Montoir-de-Bretagne. Il y sera installé dans le fuselage central du premier A350F (les fuselages central et avant de tous les A350 sont assemblés et équipés ici). Les “grands ensembles de composants” (MCA) qui en résulteront seront ensuite transportés par Beluga depuis l’aéroport adjacent de Saint-Nazaire-Montoir, directement jusqu’à la chaîne d’assemblage final (FAL) de l’A350 d’Airbus à Toulouse.

Lorsqu’il entrera en service en 2025, l’A350F transportera une charge utile pouvant atteindre 109 tonnes sur un rayon d’action de 4700 milles nautiques. En tant que nouveau membre de la famille A350, cette variante cargo « bénéficie de technologies et d’une aérodynamique de pointe, ainsi que d’une flexibilité et d’une fiabilité opérationnelles inégalées ».

L’A350F a reçu à ce jour 35 commandes, dont sept par Singapore Airlines (compagnie de lancement), sept par Etihad Airways, sept pour Air Lease Corporation (ALC), quatre pour Air France, quatre pour Martinair (groupe KLM) quatre pour CMA CGM Air Cargo (soit 12 pour la nouvelle coentreprise) et deux pour Silk Way West Airlines. L’entrée en service de l’A350F est pour l’instant prévue en 2025.

Premières pièces pour l’Airbus A350F 1 Air Journal

©Airbus

Premières pièces pour l’Airbus A350F 2 Air Journal

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