Les compagnies aériennes desservant l’Europe assurent qu’elles font le plein de réservations pour l’été, malgré la hausse des prix des billets d’avion et l’inflation galopante qui grignote le pouvoir d’achat des consommateurs.
En France, le prix des billets a bondi de 23,6% sur un an au premier trimestre 2023, selon les statistiques du ministère de la Transition écologique (ministère de tutelle des Transports). L’explosion du coût des hydrocarbures consécutive à l’invasion de l’Ukraine par la Russie sous-tend une grande partie du phénomène, car le kérosène représente environ 30% des coûts des transporteurs. «À cause de la hausse du pétrole de 71% d’une année sur l’autre, notre tarif moyen a augmenté de 31%», explique le PDG de la low cost britannique Easyjet, Johan Lundgren. Pourtant, «nous ne voyons pas d’affaiblissement de la demande», ajoute le dirigeant, même s’il concède que les clients «recherchent le meilleur rapport qualité-prix».
D’autres facteurs entrent en ligne de compte, comme «une augmentation très forte des coûts de maintenance» liée à la raréfaction de certains métaux et aux chaînes logistiques perturbées, selon Marc Rochet, patron des compagnies françaises Air Caraïbes et French Bee du groupe français Dubreuil. Les hausses de salaires consenties dans le secteur aérien contribuent aussi à la hausse des prix des billets. Pourtant, Air Caraïbes et French Bee s’attendent à retrouver cet été ses volumes de passagers d’avant la pandémie : «Je pense qu’avant l’été ou à l’été, on sera à 100%» du trafic de 2019, affirme Marc Rochet, même si les liaisons vers l’Asie sont «un peu plus compliquées» car elles ont rouvert plus tard.
Même ressenti de Nicolas Henin, directeur général adjoint de Transavia France, la filiale à bas coût d’Air France : il entend «beaucoup de remontées» de clients remarquant la cherté relative des billets d’avion. Mais «pour l’instant, on n’a pas vu d’impact sur la demande» même si «c’est quelque chose qu’on regarde comme le lait sur le feu». Pour lui, «les gens sanctuarisent ce budget et continuent à vouloir voyager».
Orly @A.Voisin/AJ
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