Le gouvernement britannique devrait imposer d’ici la fin 2024 une autorisation électronique de voyage (ETA) à tous les voyageurs n’ayant pas besoin de visa pour entrer dans le pays. Afin de renforcer les frontières du pays, mais au risque de décourager les touristes.

Comme aux USA ou au Canada, l’autorisation électronique de voyage (ETA) est envisagée par Londres comme un moyen de mieux réguler l’immigration clandestine, et d’accroître la sécurité des frontières du Royaume-Uni. Elle sera mis en place à partir de novembre 2023, d’abord pour les citoyens du Qatar puis pour ceux de la région du Golfe ainsi que de Jordanie. D’ici à la fin de 2024, les ETA seront obligatoires « dans le monde entier pour les visiteurs qui n’ont pas besoin de visa pour des séjours de courte durée ».

Le ministre de l’immigration, Robert Jenrick, a déclaré selon The Independent que ces ETA, liées au passeport du demandeur et à un point d’entrée, « renforceront notre sécurité aux frontières en nous permettant de mieux connaître les personnes qui cherchent à entrer au Royaume-Uni, et d’empêcher l’arrivée de celles qui représentent une menace. Elles faciliteront également les déplacements des visiteurs légitimes ». Car il le promet : « en demandant une ETA à l’avance, les visiteurs bénéficieront d’un voyage fluide et efficace. Le processus de demande sera rapide, léger et entièrement numérique, la plupart des visiteurs faisant leur demande via une application mobile et recevant une décision rapide sur leur demande ».

Alors que la méthode d’autorisation est à moins de six mois de devenir une réalité pour de nombreux voyageurs, certains experts du secteur prédisent que le système « pourrait déclencher » une baisse du nombre de clients des compagnies aériennes. Ces dernières devront vérifier l’obtention de l’ETA avant de laisser un passager embarquer. A l’arrivée par exemple à l’aéroport de Londres-Heathrow, la UK Border Force vérifiera également l’ETA – qui ne garantira pas l’entrée d’un voyageur au Royaume-Uni, selon le gouvernement.

Les Britanniques ne sont naturellement pas concernés, mais le quotidien estime que système pourrait coûter à l’Irlande du Nord au statut particulier « 25% de ses visiteurs internationaux ». Heathrow a de con côté appelé le gouvernement à ne pas créer ainsi « un désavantage concurrentiel », l’ETA devant s’appliquer même aux passagers qui ne font que transiter par Londres – quand bien même leur correspondance se fait dans le même terminal, par exemple sur British Airways ou Virgin Atlantic. « BA et Virgin Atlantic comptent sur les passagers en transit pour remplir leurs vols long-courriers, réaliser des bénéfices et employer plus de personnes. Compliquer les transports en commun détournera des dizaines de milliers de personnes qui trouveront une plaque tournante plus facile », résume dans le quotidien Paul Charles, ancien directeur des communications de Virgin Atlantic.

Royaume-Uni: le tourisme perdant face à l’immigration? 1 Air Journal

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