ACI Europe a exhorté vendredi 29 septembre le gouvernement français à reconsidérer son projet d’ajouter une taxe supplémentaire sur les revenus générés par les aéroports de Paris, Nice, Marseille, Lyon et Toulouse.

Proposée dans le cadre de la loi de finances 2024, la taxe réduirait la capacité de ces aéroports à financer leurs ambitieux plans de décarbonation, visant à atteindre zéro émission nette de CO2 sous leur contrôle entre 2026 et 2030. Elle risque également « d’impacter leur position concurrentielle et leur connectivité, avec des répercussions négatives sur leur économie locale », insiste ACI Europe, principale organisation professionnelle fédérant les sociétés aéroportuaires en Europe. « Il s’agit d’une nouvelle initiative du gouvernement français ciblant l’aviation et qualifiée d’écologique – mais qui affecterait en fait à la fois les efforts de décarbonation et l’économie », rappelle Olivier Jankovec, directeur général d’ACI Europe. Selon lui, il n’est pas judicieux de contraindre les aéroports qui mènent des efforts de décarbonisation à obtenir des recettes fiscales et cela équivaut à du « greenwashing politique ». « Atteindre le zéro net pour l’aviation européenne nécessitera plus de 820 milliards d’euros d’investissements dans l’ensemble de l’écosystème comprenant les avionneurs, les compagnies aériennes, les aéroports et les prestataires de services de navigation aérienne. Taxer davantage le secteur ne fera que rendre ces investissements plus difficiles et menacera nos objectifs communs. »

Dans son projet de loi des finances (PLF) 2024, le gouvernement français a annoncé une taxe sur les concessions aéroportuaires, ainsi que sur les autoroutes, mesure qui devrait rapporter 600 millions d’euros tous les ans et servira le « plan d’avenir pour les transports » lancé par la Première ministre Elisabeth Borne en février.

ACI Europe déplore le projet français de taxer les aéroports 1 Air Journal

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