Les nouveaux contrôles biométriques aux frontières de Schengen, via le système Entry/Exit System (EES), rallongent nettement les temps de passage et perturbent le flux des voyageurs dans plusieurs grands aéroports européens. ACI Europe, qui fédère quelques 600 aéroports européens, alerte sur un risque de blocages « systémiques » si le dispositif n’est pas rapidement ajusté avant la montée en puissance prévue début 2026.
L’EES enregistre désormais empreintes digitales, photo et données de voyage des ressortissants de pays tiers entrant dans l’espace Schengen afin de mieux suivre les durées de séjour. Ce système remplace progressivement le tampon manuel des passeports et s’applique d’abord à une partie des flux avant une généralisation dans les prochains mois.
Files d’attente et opérations ralenties
Selon ACI Europe, les temps de contrôle aux frontières ont augmenté jusqu’à 70%, avec des files pouvant atteindre trois heures aux heures de pointe dans certains aéroports. L’organisation souligne que ces retards entraînent une désorganisation des flux, des risques de vols de correspondance manqués et des contraintes supplémentaires pour les compagnies aériennes et les gestionnaires d’aéroports.
« La montée en puissance progressive de l’enregistrement des données biométriques des ressortissants de pays tiers à leur entrée dans l’espace Schengen a eu pour résultat d’accroître les temps de passage dans les aéroports de jusqu’à 70%, avec des délais pouvant atteindre trois heures lors des périodes de pointe », souligne ACI Europe. Elle estime que les plateformes en France, Allemagne, Italie, Espagne, Portugal, Grèce et Islande figurent parmi les plus touchées.
ACI Europe demande une revue « urgente » de l’EES par la Commission européenne, eu‑LISA, Frontex et les États membres pour corriger les dysfonctionnements opérationnels. « Sans ajustement rapide, l’augmentation du seuil d’enregistrement des voyageurs débouchera inévitablement sur des blocages bien plus graves et des ruptures de fonctionnement systémiques pour les aéroports et les compagnies aériennes », avertit son directeur général, Olivier Jankovec.
Selon ACI Europe, « la priorité immédiate doit être de stabiliser le fonctionnement de l’EES », afin d’éviter que les perturbations actuelles ne s’installent dans la durée, alors que le calendrier de déploiement de l’EES ne prévoit jusqu’ici d’enregistrer ainsi que 10% des visiteurs en provenance de pays hors-Schengen. Or, ce taux est censé passer à 35% à partir du 9 janvier 2026, ce qui «va inévitablement déboucher sur des blocages bien plus graves, et des ruptures de fonctionnement systémiques pour les aéroports».

@AJ/DR
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