La nouvelle “taxe sur l’exploitation des infrastructures de transport longue distance“, annoncée par le gouvernement français dans le Projet de loi de finances 2024, viendra réduire les investissements des aéroports dans leur transition environnementale, prévient l’Union des Aéroports Français (UAF).

La taxe concernera, à côté des sociétés d’autoroute, les gestionnaires d’aéroport et concernera plus précisément les aéroports dont le chiffre d’affaires (CA) hors T2S (tarif de sécurité et de sûreté aéroportuaires) est supérieur à 120 millions d’euros annuels et dont la rentabilité est supérieure à 10%. Le taux retenu de 4,6% s’appliquera sur la partie du CA supérieure à 120 millions d’euros. La taxe touchera donc en 2024 le groupe ADP et les aéroports régionaux de Nice, Marseille et Lyon.

Alors que les aéroports sortent difficilement d’une des crises les plus dures du transport aérien (le trafic 2023 n’a pas encore rejoint le niveau de celui de 2019), et qu’ils ont déjà dû réduire drastiquement leurs investissements pour continuer à fonctionner pendant la crise du Covid-19, ils ont aujourd’hui à investir massivement dans la transition énergétique (décarbonation des activités aéroportuaires et préparation des infrastructures à l’avion décarboné de demain)“, rappelle l’UAF dans un communiqué.

La taxe vient assurément remettre en cause en cause les programmes d’investissement des aéroports dans la décarbonation. La nouvelle taxe vient également remettre en cause l’attractivité du secteur aéroportuaire pour les investisseurs privés. Les pouvoirs publics ne pourront pourtant pas, à eux seul, assurer les financements massifs nécessaires à la décarbonation et à la modernisation des aéroports français“, ajoute l’UAF.

Aussi l’UAF, qui rassemble les gestionnaires des aéroports de l’hexagone, appelle à un abandon de cette nouvelle taxe qui est “en totale contradiction avec les objectifs de décarbonation” fixés collectivement dans la feuille de route de transition énergétique du transport aérien publiée en février de cette année et qui viendra surenchérir le prix des billets d’avion dans le contexte inflationniste actuel.

Cette nouvelle taxe est contradictoire avec l’accélération voulue par tous de la transition écologique du secteur aérien. Privés d’une partie de leurs ressources, les aéroports devront nécessairement revoir à la baisse et ralentir leurs investissements dans la transition écologique et dans la modernisation de leurs installations. Ce n’est pas acceptable. L’UAF se réserve la possibilité d’un recours juridique“, déclare Thomas JUIN, président de l’UAF.

Budget 2024 : taxer les aéroports ralentira leur transition environnementale, selon l'UAF 1 Air Journal

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