L’actuel président d’ADP, Augustin de Romanet, va être jugé avec un autre haut fonctionnaire, Jean-Pierre Jouyet, pour « favoritisme et détournement de fonds publics » lorsqu’ils étaient à la tête de la Caisse des dépôts et consignations (CDC).

Alors que noscolonnes annonçaient hier qu’Augustin de Romanet, dont le deuxième mandat de PDG d’Aéroports de Paris (ADP) se termine en mai, ne sera pas renouvelé pour cinq ans comme il l’espérait, une autre amorce d’explication se dessine. Ce ne serait peut-être pas (ou pas seulement) la limite d’âge d’Augustin de Romanet qui pose problème- M. de Romanet s’approche de 63 ans. Le mandat est de 5 ans, or les statuts d’ADP imposent une limite d’âge à 65 ans- mais plutôt (ou aussi) une affaire qui doit être jugée ce jeudi devant le tribunal de Paris, avec l’ex-secrétaire général de l’Elysée Jean-Pierre Jouyet, pour « favoritisme et détournement de fonds publics » lorsqu’ils étaient à la tête de la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Soit entre 2007 et 2012 pour Augustin de Romanet.

Les investigations se concentrent sur «six contrats de prestations de service conclus» avec la CDC ou la CDC internationale et AB conseil  « entre 2008 et 2012 pour un montant de 925 000 euros ». Alain Bauer, célèbre criminologue, à la tête d’AB Conseil, est lui aussi jugé pour favoritisme et détournements de fonds publics, un quatrième protagoniste, Xavier Raufer, de son vrai nom Christian de Bongain, également criminologue, qui devra répondre de recel de favoritisme. Les soupçons portent aussi sur deux contrats conclus par ADP avec X Diagnostic représentée par Xavier Raufer (30 000 euros) et AB Conseil (89 700 euros).

A noter que suite à une perquisition chez M. de Romanet en janvier 2017, les enquêteurs avaient retrouvé à son domicile une synthèse de l’enquête en cours en cours au parquet national financier (PNF). Il avait été condamné à une amende de 5 000 euros pour recel de violation du secret de l’instruction en comparution en reconnaissance préalable de culpabilité en janvier 2020. Cette procédure, dite du « plaider-coupable » à la française, permet d’accepter une condamnation tout en évitant un procès en correctionnelle.

Pour le reste, le patron d’ADP « conteste » toute infraction, a dit à l’Agence France-Presse (AFP) son avocat, Jean-Marc Fédida. Si le procès est censé débuter ce jeudi (jusqu’au 28 mars), une demande de renvoi devait cependant être déposée du fait de l’état de santé d’un avocat, a appris l’AFP auprès des parties.

Augustin de Romanet : soupçons de favoritisme pour l’ex-patron de la caisse des dépôts, aujourd’hui président d’ADP 2 Air Journal

©Stéphane de Bourgies pour Groupe ADP