Des milliers de personnes ont manifesté ce week-end à Ténérife, principale île des Canaries, pour demander de limiter temporairement les arrivées de touristes qui font grimper le coût du logement pour les habitants.

L’an dernier, les Canaries ont reçu 16 millions de visiteurs, soit une hausse de 13 % en un an et sept fois plus que ses 2,2 millions d’habitants. Les autorités s’inquiètent de l’impact sur la population locale et doivent se prononcer sur un projet de loi qui durcit les règles des locations de courte durée et la construction de deux complexes hôteliers à Tenerife.

En Espagne, des manifestations ont aussi eu lieu ailleurs à travers la péninsule. A Málaga, haut lieu du tourisme de “sol y playa” (soleil et plage) en Andalousie, des autocollants aux slogans peu amènes ont fleuri sur les murs et les portes des logements touristiques (“Avant ici, c’était ma maison“, “ça pue le touriste“, “rentre chez toi“…). Même ressentiment à Barcelone ou aux Baléares, où des militants ont installé de faux panneaux à l’entrée de certaines plages faisant état, en anglais, de risques de “chute de pierres” ou de piqûres de “méduses dangereuses“, afin de faire fuir les visiteurs. Barcelone a même fait retirer de Google Map une ligne de bus très populaire auprès des touristes pour “la rendre” aux habitants. Quant à Séville, elle envisage de faire payer l’accès à sa célèbre Place d’Espagne aux non-résidents.

Au Japon, pays qui connaît des fréquentions touristiques record depuis un an, certaines destinations imposent des restrictions aux visiteurs étrangers. La ville de Kyoto a récemment décidé d’interdire l’accès aux visiteurs étrangers à certaines voies privées dans Gion, son célèbre quartier des geishas. Depuis ce mois d’avril, ils ne sont plus les bienvenus dans ces ruelles, le conseil local ayant déploré que certains se comportaient comme des “paparazzi” et se croyaient dans un “parc d’attractions”.

A partir du 1er juillet, un quota quotidien de 4 000 personnes s’appliquera pour emprunter le sentier Yoshida, le plus populaire pour gravir le mythique Mont Fuji. Son accès sera par ailleurs interdit entre 16h et 2h du matin et payant (2 000 yens par personne, soit un peu plus de 12 euros). L’objectif des autorités japonaises est de réduire l’encombrement et de protéger l’environnement du volcan, qui attire plus de 220 000 visiteurs à chaque période d’escalade, de juillet à septembre. Quant à Osaka, elle envisage d’imposer une taxe aux touristes étrangers, en plus de la taxe hôtelière existante.

Au Pays-Bas, la municipalité d’Amsterdam multiplie les initiatives pour limiter les impacts du tourisme de masse sur son territoire. Après avoir mené une campagne contre les fêtards, elle prend une nouvelle décision symbolique : elle n’autorisera plus la construction de nouveaux hôtels en son sein. En fait, un nouvel établissement “ne peut être construit que si un hôtel ferme ailleurs. Le nombre de couchages ne peut pas augmenter. L’hôtel doit aussi être meilleur, par exemple plus moderne et/ou plus durable”. La municipalité conseille sans détour “les hôteliers à choisir un lieu en dehors du centre.”

En Italie, la ville de Venise impose une taxe de 5 euros, appliquée du 25 avril au 14 juillet, aux touristes ne venant qu’une journée dans la Cité des Doges. Pendant 29 jours au total, les touristes journaliers devront acheter ce billet pour pouvoir entrer dans la vieille ville entre 08h30 et 16h.

Surtourisme : Espagne, Japon, Amsterdam, Venise… excédés par les arrivées massives de visiteurs 1 Air Journal

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