Les efforts de l’aérien visant à atteindre le “zéro émission nette” de carbone d’ici 2050 partent dans la mauvaise direction, selon l’Association du transport aérien international (IATA), qui accuse les compagnies pétrolières et le reste du secteur de l’aviation de ne pas respecter leurs promesses.
En 2021, les compagnies aériennes se sont engagées à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, principalement par le biais d’une transition progressive vers le carburant d’aviation durable (SAF). Cependant, des tensions sont apparues entre les compagnies aériennes et les aéroports, les constructeurs, les régulateurs aériens et les entreprises du secteur de l’énergie.
“Nous ne voyons pas les autres jouer leur rôle. En réalité, ils sont en retard et vont dans la mauvaise direction“, a déclaré à l’agence Reuters Willie Walsh, directeur général de l’IATA, qui rassemble quelque 290 compagnies aériennes représentant 84% du trafic aérien mondial. Selon lui, les autres acteurs du transport aérien sont “tous engagés, à condition que ce soit nous qui payons la facture. Et c’est tout simplement inacceptable“.
“Nous allons devoir réévaluer l’engagement en faveur de l’objectif zéro net en 2050, car nous n’obtenons tout simplement pas le soutien dont les compagnies aériennes ont besoin“, a-t-il affirmé. “Ce que je constate aujourd’hui, c’est une inquiétude croissante de la part des directeurs de compagnies aériennes, qui s’inquiètent de la pression croissante exercée sur l’industrie, avec des coûts encore plus élevés que les estimations alarmantes que nous avons reçues“, a-t-il ajouté.
Ces propos marquent un net changement de ton, dix mois seulement après une réunion de l’IATA lors de laquelle Willie Walsh avait décrit l’objectif environnemental comme “existentiel et non facultatif” et salué un “consensus fondamental” dans le secteur de l’aviation.
Willie Walsh a critiqué surtout les compagnies pétrolières, les accusant d’être la “cause du problème” et affirmant qu’elles ont ignoré leurs propres promesses d’approvisionnement en SAF. “Elles doivent commencer à jouer leur rôle“, a-t-il martelé, ajoutant que les compagnies aériennes dépenseraient 3,8 milliards de dollars (3,52 milliards d’euros) supplémentaires en carburant cette année en raison des exigences gouvernementales et des engagements en matière d’émissions de carbone.

@Consortium SAF+
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