Alors que les coûts des avions neufs ont déjà fortement augmenté dans la période de reprise post-Covid, les droits de douane mis en place par le Président américain Donald Trump vont faire encore grimper leurs prix et freiner la demande de voyages, selon une note de l’assureur Allianz.
La nouvelle offensive tarifaire du président Trump jette une ombre sur le secteur aérien, menaçant de compromettre sa fragile reprise post-pandémique. Après une forte reprise de leurs revenus en 2023 (+23 % en glissement annuel) et 2024 (+7 %), les compagnies aériennes sont désormais confrontées à une flambée des coûts des avions (+16 %) et à une offre limitée, les livraisons restant inférieures de 10 % aux niveaux d’avant la pandémie et un carnet de commandes record de 17 000 avions aggravant encore les retards.
Les nouveaux droits de douane menacent de rendre les chaînes d’approvisionnement complexes de Boeing et d’Airbus plus coûteuses, tous deux disposant d’installations de production aux États-Unis et de plus de la moitié de leurs fournisseurs à l’étranger.
Dans le même temps, le tourisme vers les États-Unis, qui est un moteur essentiel des revenus, est en train de ralentir, avec une baisse de 17 % en provenance d’Europe occidentale en mars et un taux de remplissage des compagnies aériennes tombé à 78 % (contre 84 %) au début du premier trimestre. Les compagnies aériennes nord-américaines prévoient désormais la plus faible croissance mondiale de leur chiffre d’affaires en 2025 (+1 %) et font déjà état d’une baisse de 10 % de leur chiffre d’affaires au premier trimestre par rapport au trimestre précédent. Toutefois, le refroidissement des prix du kérosène (-22 % en glissement annuel) devrait amortir en partie le choc.
Déjà, selon des sources industrielles, les prix des avions Airbus et Boeing ont déjà augmenté d’à peu près 30% par rapport à ceux appliqués avant la pandémie de Covid. Pour exemple, la compagnie aérienne japonaise All Nippon Airlines (ANA) a passé une commande historique de 77 avions fin février auprès de Boeing, d’Airbus et de l’avionneur brésilien Embraer. Selon des calculs de l’AFP à partir des données fournies par ANA, un Boeing 787-9 Dreamliner, qui valait environ 292 millions de dollars en 2023, atteint désormais 386 millions de dollars, et un 737 MAX-8 est passé de 121,6 millions à 159 millions de dollars.

©British Airways
aviation a commenté :
26 avril 2025 - 9 h 21 min
Les compagnies Américaines ne devraient pas trop souffrir cette année du fait que la demande en vols intérieurs est toujours en croissance et les majors vont compenser la suppression de vols longs courriers vers l’Asie ou l’Europe par des vols trans continentaux. Cela tiendra tant que les Américains auront le pouvoir d’achat pour voyager car avec toutes les augmentations de prix sur l’alimentaire, les services et les produits manufacturés, l’addition en fin de mois va nettement augmenter.
Ajouter l’augmentation du chômage chez les fonctionnaires, les entreprises privées dans le tourisme qui commencent à battre de l’aile et vont elles aussi licencier, cela va faire ces centaines de milliers de consommateurs Américains en moins pour le marché local.
A cela vous enlevez des millions de touristes en moins sur l’année et cela va engendrer des milliards de dollars en moins d’entrée dans le budget des USA.
La guerre qu’elle soit économique ou militaire n’a jamais été bonne et c’est rarement celui qui la déclenche qui en sort vainqueur, l’histoire le montre depuis des centaines d’années.