Un élu américain a mis en garde Ryanair contre l’acquisition d’avions commerciaux chinois COMAC, suite à la menace de la low cost irlandaise d’annuler une méga-commande chez Boeing en raison des tarifs douaniers, pour se fournir éventuellement chez l’avionneur chinois.

Le représentant américain Raja Krishnamoorthi, un démocrate de l’Illinois, a déclaré dans une lettre du 29 avril adressée directement au PDG de Ryanair, Michael O’Leary, que COMAC avait des liens étroits avec l’armée chinoise et que des preuves indiquaient que l’avionneur chinois avait bénéficié de l’acquisition illicite de propriété intellectuelle occidentale pour développer ses avions. « Respectueusement, les compagnies aériennes américaines et européennes ne devraient même pas envisager l’achat futur d’avions auprès d’entreprises militaires chinoises », peut-on lire dans la lettre de Raja Krishnamoorthi, élu démocrate et membre influent de la Commission spéciale de la Chambre sur le Parti communiste chinois.

Le gouvernement chinois a nié à plusieurs reprises les allégations américaines selon lesquelles ses sociétés commerciales volent la propriété intellectuelle ou sont utilisées pour améliorer les capacités militaires chinoises.

Ryanair a menacé jeudi d’annuler jusqu’à 330 monocouloirs 737 MAX commandés à Boeing, d’une valeur de 30 milliards de dollars au catalogue, si la guerre commerciale menée par les Etats-Unis entraînait une hausse sensible des prix, et a déclaré qu’elle pourrait se tourner vers d’autres fournisseurs, notamment l’avionneur chinois COMAC. Reste que le monocouloir C919 de COMAC, conçu pour concurrencer les Airbus A320neo et Boeing 737 MAX et entré en service en Chine en 2023, n’est pas encore certifié en Europe ni aux Etats-Unis. A l’heure actuelle, aucune compagnie aérienne occidentale n’a acheté d’avion COMAC.

Selon l’agence Reuters, citant des sources de l’industrie aéronautique, les contrats de Boeing et d’Airbus ne prévoient aucune disposition relative aux droits de douane, lesquels ne deviennent exigibles qu’une fois que la propriété de l’avion a été transférée à la compagnie aérienne acheteuse et que le contrat a été conclu.

La plupart des contrats d’achat d’avions contiennent une clause exigeant que toutes les parties paient leurs propres taxes, sans mentionner explicitement les droits de douane, ont déclaré ces sources. Toutefois, de nombreuses entreprises du secteur aéronautique seraient en train d’examiner la formulation des contrats pour de futures transactions, en partant du principe que les turbulences commerciales persisteront pendant le mandat présidentiel de Donald Trump.