Ryanair, qui a transporté 200 millions de passagers lors de son exercice 2024-2025 va augmenter ses tarifs aériens après que la baisse des prix des billets a affecté ses bénéfices. La low cost irlandaise a également prévu de se faire livrer les prochains Boeing MAX sur un registre britannique pour contourner les droits de douane.

Ryanair a annoncé une nouvelle hausse des tarifs aériens cet été, après une année de baisse des tarifs qui a vu ses bénéfices chuter de 16 %. La low cost irlandaise affirme avoir transporté un peu plus de 200 millions de passagers en 2024-25, avec des prix de billets en baisse de 7 % pour remplir ses avions. Un litige a également interrompu les réservations auprès de certaines agences de voyages en ligne, réduisant ainsi les bénéfices annuels d’un montant, honorable malgré tout, d’ 1,6 milliard d’euros (1,4 milliard de livres sterling). Cela représente une baisse de 16 % par rapport à l’exercice précédent, où elle avait enregistré un bénéfice de 1,92 milliard d’euros. La compagnie irlandaise a franchi la barre des 200 millions de passagers pour la première fois de son histoire, après avoir enregistré une hausse de 9 % de son nombre de passagers.

Cependant, la pression sur les prix s’est traduite par un ralentissement de la croissance du chiffre d’affaires. Le chiffre d’affaires total a augmenté de 4 %, passant de 13,44 à 13,92 milliards d’euros, ce qui n’a pas suffi à compenser l’inflation des coûts opérationnels de 9 %. Ryanair a néanmoins réussi à maintenir son coût par passager stable.

Désormais, Ryanair change de stratégie tarifaire en prévoyant une hausse du prix des billets d’avion d’environ 5 à 6 % en haute saison 2025. Michael O’Leary, directeur général de la holding, a déclaré que la compagnie aérienne avait réalisé un bénéfice d’environ 8 € par passager et qu’il serait versé environ 400 millions d’euros de dividendes cette année.

O’Leary a indiqué que le groupe aérien pourrait, si nécessaire, détourner les prochaines livraisons de Boeing vers le Royaume-Uni, plutôt que vers sa principale compagnie aérienne européenne afin d’éviter les droits de douane. « L’accord commercial entre les États-Unis et le Royaume-Uni ne semble pas entraîner de droits de douane sur les avions commerciaux. Nous avons la possibilité, avec Boeing, d’enregistrer ces livraisons sur un registre britannique plutôt qu’européen, contournant ainsi tout risque de droits de douane. »

Ryanair attend 29 appareils Boeing MAX supplémentaires lors de l’exercice 2025-2026, avec toujours cette incertitude sur les décisions finales de juillet issues des négociations en cours sur les droits de douane. O’Leary a déclaré avoir « des contrats à prix fixe avec Boeing », et que les tarifs étaient donc plutôt un problème pour le compte de Boeing, même s’ils essayaient ensemble de trouver des moyens de les contourner.

Ryanair compte désormais 181 B737-8200 « Gamechangers » dans sa flotte de 618 appareils (soit 5 de plus qu’en fin d’année). Selon la low cost, cela limitera sa croissance pour l’exercice 2026 à seulement 3 % (206 millions de passagers). « Nous travaillons en étroite collaboration avec Boeing pour accélérer les livraisons et sommes de plus en plus confiants quant à la livraison des 29 Gamechangers restants de notre carnet de commandes de 210 appareils bien avant l’exercice 2026, ce qui nous permettra de rattraper le retard de croissance du trafic jusqu’à l’exercice 2027. Boeing prévoit la certification du MAX-10 fin 2025 et nous continuons donc de planifier la livraison de nos 15 premiers MAX-10 au printemps 2027 (300 d’ici mars 2034) », affirme Ryanair.

Bien que le rythme prévu d’intégration de nouveaux appareils ralentisse légèrement la croissance de ses capacités, la compagnie aérienne reste confiante : cette expansion constante de ses capacités, combinée à sa base low-cost, lui permettra de devancer ses concurrents sur un marché encore contraint. Ryanair espère atteindre la barre des 300 millions de passagers d’ici 2034.

Ryanair : 200 millions de passagers, tarifs aériens estivaux en hausse et dernière stratégie pour contourner les droits de douane 1 Air Journal

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