Le Premier ministre François Bayrou, qui a inauguré le salon du Bourget hier, a justifié la fermeture de cinq stands israéliens au salon aéronautique du Bourget, en expliquant que « les armements offensifs ne devaient pas être présents ».

Les stands d’Israel Aerospace Industries (IAI), Rafael, Uvision, Elbit et Aeronautics ont été entourés de cloisons noires, lundi, à l’ouverture du Salon de l’aéronautique. La situation à Gaza « moralement inacceptable » impose de marquer «réprobation» et « distance », a déclaré au salon le Premier ministre François Bayrou pour expliquer la fermeture des stands israéliens où « les armements offensifs ne devaient pas être présents ».

Selon le ministère israélien de la Défense, il s’agit d’une décision sans précédent ailleurs dans le monde, mise en œuvre de nuit après alors que les responsables de la défense israélienne avaient terminé l’installation de leurs stands. Isaac Herzog, le président israélien, a déclaré lundi une décision « scandaleuse ». « Nous avons été choqués de constater ce matin que les pavillons israéliens étaient bouclés et verrouillés, correspondant à tout accès pendant le salon. Des entreprises israéliennes ont signé des contrats avec les organisateurs, ils ont payé […] C’est comme créer un ghetto israélien […] Je trouve cela scandaleux et cela doit être corrigé immédiatement », a déclaré Isaac Herzog.

Amnesty International avait préalablement dénoncé « la présence de sociétés vendant des armes utilisées à Gaza » lors de ce grand rendez-vous des industries de l’aviation et de la défense. Huit exposants venant d’Israël, l’un des pays leaders des capacités militaires de pointe dans l’aérospatiale, ainsi que le Sibat, la direction de la coopération internationale du ministère israélien de la défense, devaient être présents au Salon du Bourget, un nombre en « forte décroissance », de 70% par rapport à l’édition de 2019. Leur présence, après 20 mois de guerre évoquée par Israël à Gaza en représailles à l’attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023, a été expressément prévue et a fait l’objet de recours en justice.

Le tribunal judiciaire de Bobigny a rejeté e 10 juin dernier la requête d’associations qui lui demandaient de bannir les entreprises israéliennes du salon du Bourget au nom du risque de perpétuation de « crimes internationaux ». Et finalement, Bayrou a tranché pour interdire cinq de ses stands.

Il y a trois jours, les syndicats Sud Aérien, CGT et FO appelaient au blocage du transport d’armes à destination d’Israël dans les aéroports français, prenant partie pour les Palestiniens de Gaza dans le conflit Hamas-Israël.

Polémique sur l’interdiction de cinq entreprises israéliennes au salon du Bourget 1 Air Journal

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