A l’orée des grands départs en vacances, le contrôle aérien entame ce vendredi 4 juillet sa seconde journée consécutive de grève, la DGAC annonçant de nouvelles perturbations, notamment sur les aéroports parisiens, corses et de Nice, Lyon, Marseille Montpellier.

Pour demain vendredi 4 juillet, l’aéroport les plus impacté sera celui de Nice-Côte d’Azur avec 50 % de vols annulés. Les aéroports de Paris-Charles-De-Gaulle, Paris-Orly et Beauvais seront également fortement touchés avec 40 % de vols annulés (contre 25 % aujourd’hui). Enfin, il y aura 30% de vols en moins sur les aéroports de Lyon, Marseille, Montpellier, Ajaccio, Bastia, Calvi et Figari.

« En dépit de ces mesures préventives, des perturbations et des retards importants sont à prévoir sur l’ensemble des aéroports français », a prévenu l’administration dans un communiqué.

Côté compagnies, Air France a confirmé avoir été « contrainte d’adapter son programme de vols », sans préciser le nombre d’annulations, mais souligné que son réseau long-courrier ne serait pas affecté. Comme elle, sa filiale low-cost Transavia a indiqué que ses clients concernés étaient informés individuellement et que « des mesures commerciales » permettraient « un report du voyage sans frais ou un remboursement intégral ». « Pour la journée du 4 juillet, le programme de vols sera à jour d’ici la fin de la journée du 3 juillet », ajoute Air France.

Ce mouvement social est déclenché par les deuxième et troisième syndicats d’aiguilleurs du ciel, l’Unsa-ICNA qui représente 17 % ces voix et l’Usac-CGT (16 % des voix aux dernières élections). Ils ont cité parmi ses griefs un « sous-effectif structurel » et un « management toxique » dans un « contexte social fortement dégradé ».

« La DGAC reconnaît les difficultés liées à la situation de sous-effectif chronique, qui affectent la qualité du service rendu aux compagnies aériennes. C’est précisément pour y remédier qu’elle défend un plan de recrutement ambitieux, inscrit dans une stratégie pluriannuelle, afin de garantir un service performant et sécurisé », avait fait valoir l’administration la semaine dernière.

Les services de navigation aérienne sont, en effet, engagés dans une vaste réforme pour faire face à la forte croissance du trafic aérien, éviter les retards et préserver la sécurité. Un plan d’envergure, prévu sur cinq ans, qui pourrait se traduire par la fermeture du quart des tours de contrôle entre 2028 et 2035, sachant que la France compte « trois à quatre fois plus de tours de contrôle que partout ailleurs en Europe », insiste-t-on à la DGAC.

La DGAC souhaite aussi réduire le nombre de centres de contrôle d’approche. Affectés à la gestion des vols en approche de quelque 70 aéroports, ces centres devraient passer de 30 à 16. Ce sont les plus petits sites, tels ceux de Deauville, de Metz ou de Dole-Jura qui accueillent chaque année moins de 150 000 passagers qui seront visés faute de trafic suffisant.

Outre une augmentation des salaires, « le contrôle de présence des contrôleurs », selon les termes de la DGAC, fâche les syndicats. Le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) a, en effet, recommandé en 2023, la mise en place de pointeuses – en pratique il s’agit de badgeuses biométriques – pour contrôler la présence effective des aiguilleurs du ciel sur leur lieu de travail, suite à un « incident grave » à l’aéroport de Bordeaux-Mérignac, en décembre 2023. Ce jour-là, deux avions ont failli entrer en collision et pour le BEA, l’une des causes tient au manque de personnel dans la tour de contrôle de l’aéroport au moment des faits. Trois aiguilleurs du ciel s’y trouvaient, contre six prévus au tableau de service.

Grève du contrôle aérien en France : les prévisions pour vendredi 4 juillet 1 Air Journal

@Stocklib-Maksim Shmeljov