Un rapport d’enquête met en cause National Grid, le gestionnaire privé du réseau électrique britannique, dans l’incendie qui a provoqué la fermeture de l’aéroport Londres-Heathrow pendant une journée entière, le 21 mars dernier.
Ce sinistre, survenu dans un poste de transformation électrique, a entraîné une panne majeure dans l’un des aéroports les plus fréquentés au monde, perturbant considérablement le trafic aérien international. Selon les conclusions de l’opérateur national du système énergétique britannique (Neso), l’incendie serait « probablement » dû à un court-circuit causé par une infiltration d’humidité dans une douille haute tension, un composant isolant du transformateur.
Un taux d’humidité élevé avait déjà été détecté dans cette douille dès 2018, sans que National Grid n’ait pris les mesures nécessaires pour y remédier. Ce défaut d’entretien est pointé du doigt comme la cause principale de l’incident, soulevant des questions sur la gestion des infrastructures critiques au Royaume-Uni.
Les conséquences de cet incendie ont été immédiates et massives. Des centaines de vols ont été annulés ou déroutés le 21 mars 2025, provoquant des perturbations en chaîne à l’échelle mondiale. L’aéroport Londres-Heathrow, construit en 1946 et principal hub international de la capitale britannique, a vu son fonctionnement totalement paralysé, mettant en lumière les failles de la résilience de ses installations électriques. Le Neso souligne en effet que la conception et la configuration du réseau interne de l’aéroport, jugées inadaptées, n’ont pas permis de limiter l’impact de la panne.
Par ailleurs, l’Ofgem, le régulateur britannique de l’énergie, a annoncé l’ouverture d’une enquête pour déterminer si National Grid a respecté ses obligations en matière de maintenance du réseau électrique. En outre, un audit indépendant sera conduit pour évaluer l’état des équipements stratégiques du gestionnaire et vérifier si l’incident à Londres-Heathrow est un cas isolé ou le symptôme d’un problème plus large au sein du réseau national.
Face à ces révélations, les réactions n’ont pas tardé. Un porte-parole de National Grid a reconnu qu’il y avait « d’importantes leçons à tirer » et a assuré qu’un programme complet d’inspection et de maintenance avait été mis en place depuis l’incident. De son côté, Londres-Heathrow a appelé National Grid à examiner sérieusement les mesures à prendre pour éviter qu’un tel scénario ne se reproduise. Dans un communiqué, l’aéroport a déploré une « réglementation obsolète » et des « mécanismes de sécurité inadéquats », tout en critiquant l’incapacité de National Grid à entretenir correctement ses infrastructures.
L’affaire prend une dimension particulière pour l’aérien britannique, alors que Londres-Heathrow, qui dessert la capitale britannique aux côtés de quatre autres aéroports, poursuit son développement. En janvier, le gouvernement britannique a donné son feu vert à la construction d’une troisième piste, prévue pour être opérationnelle d’ici 2035.

©London Fire Brigade /X
Ben Voyons a commenté :
5 juillet 2025 - 12 h 24 min
Ah bon, ce n’est pas un coup de Poutine comme cela avait été tout de suite dit par tous nos commentateurs avertis et le presse mainstream ? Vraiment curieux… Etes-vous certains ?
Ah Bon ? a commenté :
7 juillet 2025 - 1 h 14 min
Curieux votre suspicion de complotisme: le jour même, le ministre britannique privilégiait l’accident, et le gestionnaire du réseau ainsi que les pompiers , ou encore la police antiterroriste excluaient un acte criminel, d’après les Echos, Le Monde ou encore Le Parisien.
Donc je ne sais pas quelle presse “mainstream” vous lisez…
Pas si Cool a commenté :
6 juillet 2025 - 13 h 10 min
Heathrow découvre seulement maintenant la faiblesse de son alimentation électrique …
Facile de critiquer le fournisseur et de l’incriminer, cela n’enlève pas sa responsabilité vis à vis des voyageurs et compagnies aériennes.